Vous n'êtes pas identifié.
Pages: 1
Réponse : 0 / Vues : 2 282
El Roslino
La campagne gouvernementale qui appelle les Italiennes à "se secouer" a scandalisé les jeunes, dont 40 % sont frappés par le chômage.
Prière de procréer. Voilà le message que tente désespérément de faire passer le gouvernement italien. Dans le cadre de son plan national pour la fertilité adopté le 28 juillet, un « Fertility Day » sera organisé le 22 septembre pour sensibiliser les jeunes à l'importance de procréer pour le pays. Le programme, initié par la ministre de la Santé Beatrice Lorenzin, prévoit aussi de doubler le montant des allocations à l'arrivée du premier enfant. Il faut dire qu'avec un taux de fécondité de 1,37 enfant par femme, l'Italie se classe 208e sur 224 pays. En comparaison, l'an dernier, le taux de fécondité des Françaises atteignait 2,08.
Pour inciter les jeunes gens à devenir parents, la campagne de communication a multiplié les slogans tels que « la fertilité n'a pas d'âge, la fertilité, si » ou « jeunes parents, voici le meilleur moyen d'être créatifs ».
Les Italiens énervés, Renzi en retrait
La communication maladroite du gouvernement a rapidement fait jaser sur les réseaux sociaux. Dans un pays où le taux de chômage des jeunes atteint pratiquement 40 % (contre 24 % en France), la pilule est très mal passée. Certains internautes ont pointé avec humour, l'indécence de la campagne en détournant les slogans sur Twitter. Exemple avec ce compte qui a remplacé un des slogans par : « Un enfant, c'est à durée indéterminée. Mon travail, lui, ne l'est pas. »
Les internautes ont aussi reçu le soutien de personnalités politiques comme la sénatrice Paola Taverna qui s'est insurgée d'une telle campagne sur son blog. « Le jour même où le chômage des jeunes augmente de deux points, on en vient à représenter les femmes comme des produits avec une date d'expiration qui doivent se dépêcher de faire des enfants ? » peut-on y lire.
Sur celui-ci, on lit : « On te livrerait volontiers un enfant... Mais tu n'as pas de maison. » D'autres ont ironisé sur l'intrusion de l'État dans la vie privée des citoyens. Cette internaute a par exemple rappelé aux Italiens l'importance de faire ses besoins...
Ces critiques n'ont pas fait l'unanimité. Elles « sont ridicules », a par exemple réagi un collectif d'associations de défense de la famille. « Dans le pays du suicide démographique, il faudrait faire beaucoup, beaucoup plus. » Mais devant la bronca, Matteo Renzi, le chef du gouvernement italien, a pris ses distances. « Je n'ai aucun ami qui ferait un enfant parce qu'il a vu une affiche à ce sujet, a-t-il reconnu. Si nous voulons créer une société qui mise sur le futur et se remet à faire des enfants, nous devons agir sur les causes structurelles. Les gens font des enfants lorsqu'ils peuvent avoir un travail à durée indéterminée, contracter un prêt, avoir une crèche en bas de chez eux. Voilà la vraie campagne. »
Depuis la polémique, le site officiel du Fertility Day mise sur la discrétion. Seule la page d'accueil était encore accessible jeudi.
Accédez à l'intégralité des contenus du Point à partir de 1€ seulement
Réponse : 0 / Vues : 2 282
Pages: 1