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Message 1 Discussion postée le 06-11-2016 à 20:08:54

El Roslino
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Nos agriculteurs à charge

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Les paysans n'existent plus. Non seulement parce que nous avons estimé que le mot était grossier, mais aussi et surtout, parce que le métier de paysan n'existe plus. Un paysan, c'était quoi ? Une personne qui exploite la nature et en vit. Elle l'exploitait avec les moyens du bord, c'est à dire, essentiellement l'huile de coude.



Les paysans ont été remplacé par les agriculteurs, puis par les exploitants agricoles.

Les agriculteurs sont des personnes qui exploitent la nature avec des outils technologiques, comme le tracteur.

L'exploitant agricole, lui, non seulement utilise des outils technologiques, obtient des subventions pour faire son travail, des indemnités lorsqu'il a des problèmes, et en plus de quoi, se fait guider dans son travail. Il n'a plus rien à faire, si ce n'est suivre les instructions d'autres personnes.

C'est ainsi qu'on doit leur apprendre à gérer les coulées de boues...Les paysans étaient les rois de l'observation et de la débrouille, les exploitants agricoles ne sont plus que des assistés à qui on doit expliquer leur métier. Ils suivent à la lettre ce qu'on leur recommande, de l'achat de la semence modifiée aux nombreuses pulvérisations de biocides divers et variés, jusqu'au prix que d'autres fixe à leur place.



Les prix s'effondrent ? Les rendements s'écroulent ? Les catastrophes naturelles détruisent tout ? Eh bien, pleurons ! Et après les pleurs, les accusations ! Trop de soleil, trop de pluies, trop de froid, trop de chaud, trop de vent, trop de loups, d'insectes, de campagnols, de sangliers, de cerfs, de grues cendrées, de castors, d'écureuils, de licornes, que sais-je encore, il y aura toujours quelque chose à accuser. Et accusation vaudra indemnisation.



Se remettre en question ? Remettre en question ses pratiques ? Vous n'y pensez pas ! Les exploitants agricoles ont un cahier des charges bien précis, tout y est prévu comme sur du papier à musique, et évidemment, sur ce papier, les caprices de la nature n'ont pas lieu d'être. Se diversifier, prévoir des mauvaises conditions, ce sont des préceptes qui ne marchaient que pour les paysans. On a donc des exploitants agricoles qui font tous la même chose, essentiellement du maïs, peu importe les conditions de leur sol, de leur climat ou de la faune côtoyant leurs champs. Ben oui, les exploitants agricoles qui se trouvent sur le chemin migratoire des grues cendrées ne vont pas changer leurs pratiques pour si peu, ils préfèrent largement passer à la télévision pour se lamenter.



Le jour où les agriculteurs comprendront que le système en place, celui de la mondialisation, ne pourra jamais les favoriser, parce que le gagnant est le moins cher, et pour être le moins cher, il faut non seulement avoir la plus grande surface, une monoculture mais aussi et surtout une main d'œuvre la moins chère possible, loin du smic ; alors peut-être qu'ils réaliseront qu'il leur faudra changer de pratiques. Et pour changer de pratiques, il va falloir arrêter de compter sur des gens donc le métier est de vendre des produits, ni sur des gens qui ne parlent qu'en chiffres, parce que l'agriculture, bien avant les chiffres, c'est un métier intimement lié à la faune et à la flore. Quand on cessera de mettre des numéros sur les oreilles, quand on arrêtera d'utiliser de façon systématique toutes sortes de biocides, réduisant la vie à néant, peut-être que le début de la solution pointera son nez.