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Message 1 Discussion postée le 12-11-2016 à 19:59:39

El Roslino
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Le risque de Black out

En dépit de la propagande et des manipulations de nos médias, qui ne se soucient pratiquement plus d'informer simplement, il émerge peu à peu dans la conscience des français qu'un risque de Black out électrique existe.

Au centre de cette question se trouve ERDF, une entreprise qui se trouve dans une situation sensible, avec l'obligation de gérer un équilibre complexe de notre réseau électrique avec de fortes contraintes et de gros handicaps. Parmi ces obligations il y a celle de faire face aux conséquences d'un marché européen de l'électricité imposé par Bruxelles alors que les interconnexions entre pays ne sont pas au niveau. ERDF est aussi dans l'obligation de faire de gros investissements et mises à niveau, en fonction de choix essentielement politiques, comme l'introduction forcée des EnR intermittentes.Sur le fond, et ce n'est généralement pas compris, ici comme ailleurs c'est la finance qui impose ses choix et notamment la création d'une bulle financière de plusieurs centaines de milliards d'euros autour des EnR éolien et photovoltaïque.

Pour imposer ses orientations politiques à ERDF, le pouvoir y a imposé François Brottes, un incompétent notoire. Qui sur cette affaire joue son rôle de manipulateur en minimisant les risques.

Pour être clair ce que l'on risque c'est une perte incontrôlable et brutale de courant sur notre territoire avec des conséquences qui peuvent être dramatiques et traumatisantes. Avec des difficultés, qui peuvent être importantes, notamment s'il y a beaucoup de courant intermittent, pour relancer le réseau.

Pour sortir d'une situation à fort risque, des anciens du nucléaire, dont moi-même, ont interpellé l'Autorité de sûreté nucléaire et le premier ministre par des lettres dont on trouvera ci-dessous l'argumentation.


https://www.world-lolo.com/images/uploads/image.num1478977121.of.world-lolo.com.jpg



A la base du risque accru de Black out cet hiver, il y a les arrêts de plus de 20 réacteurs nucléaires REP. Ceci se situe dans la ligne de l'instruction de l'affaire dite des anomalies sur les couvercle et fond de cuve de l'EPR de Flamanville survenue mi 2015. A l'époque, les mêmes anciens avaient interpellé l'ASN, avec suffisamment d'impact pour que des réponses leur soient envoyées.

Si la terminologie un peu vague de l'ASN, "anomalies", et l'annonce du non respect d'une norme plus sévère, entrée en vigueur au 1er janvier 2015, au niveau d'un test de résistance aux chocs mécaniques, peut être dramatisée dans la propagande de nos médias, cela ne résiste pas longtemps à l'analyse d'experts du domaine.

Ce qui est qualifié d'anomalie par l'ASN, c'est la formation de ségrégations limitées où la teneur en carbone de l'acier passe de 0.22% en moyenne à 0,3%, ce qui ne change pas la nature de l'acier. Or sur le type d'acier des cuves le carbone peut migrer sous des gradients thermiques, que le forgeage de pièces lourdes, longues et épaisses, ne peut éviter. Les cuves forgées par les japonais n'échappent évidemment pas à ce problème. L'ASN parle d'anomalie, mais n'est évidemment pas en mesure d'affirmer que la norme est une proportion de carbone strictement uniforme de 0.22% sur toute la pièce forgée. Pour être précis, il faut considérer que cette très légère augmentation de la proportion de carbone aux joints de grains, n'a pas d'effet sur la corrosion sous tension et sur la tenue de l'acier sous irradiation.

La résilience déterminée par le test de Charpy est une énergie de rupture à la suite d'un choc mécanique brutal. En fonctionnement normal, transitoire lent et même incidentel il n'y a pas de situation que l'on peut classer dans ce modèle de rupture. En dehors du cas surpressions dues à un accident grave largement développé, les conditions que l'on peut associer à ce test, dans une démarche très conservative, sur la cuve primaire et sur le Générateur de vapeur, GV, sont relatives à des chocs thermiques. Qui n'ont pas la brutalité du test. Les arrêts d'urgence sont les cas les plus sévères. D'une manière systématique on cherche à éviter l'arrêt d'urgence en utilisant des procédures plus douces comme l'introduction de bore dans le coeur du réacteur [Cela avait créé une polémique absurde venant d'un soi-disant expert allemand qui s'en était pris à cette technique d'arrêt utilisée sur un réacteur de Fessenheim]. Il y a dans le dimensionnement un nombre d'arrêt d'urgence autorisés.

Ce qui n'est pas niable, d'ailleurs Areva l'a reconnu, c'est qu'il y a eu des problèmes administratifs que l'on peut classer sous le chapitre assurance qualité chez ce constructeur, qu'il est normal d'investiguer. Sur le plan technique les éléments précédents ne peuvent justifier une mise au rebut des couvercles et fond de cuve, fabriqués vers 2005 il faut le rappeler. Les craintes sur les GV sont encore plus disproportionnées, puisqu'il n'y a pas dans leur cas, de dommages notables créés par les neutrons de haute énergie.

Dans la réponse de l'ASN du 29 juillet 2015, il y a les grandes lignes des actions à mener pour débloquer l'affaire de la cuve de l'EPR de Flamanville, soient :

_ identifier les situations les plus pénalisantes vis à vis du risque de rupture brutale

_ définir des critères d'acceptabilité au travers de calculs mécaniques

_ caractériser le matériau par des essais destructifs

Il n'est pas possible qu'un tel programme prenne des années et il ne doit surtout pas s'étaler sur des années à cause des implications économiques et politiques.

Le Black out électrique

Si la situation de blocage sur les réacteurs REP se prolonge cet hiver, on risque une perte incontrôlable et brutale de courant, un Black out électrique, avec des conséquences au-delà de notre territoire comme l'a montré le Black out sur un réseau européen du 4 novembre 2006. A l'époque il a été caché aux gens que celui-ci était du à la défaillance d'un champ d'éoliennes en Allemagne. L'explication officielle, alambiquée, n'est pas vraisemblable, parce que c'est une puissance de l'ordre de 10.000 MWe qui est disparue du réseau brutalement, à la suite du choc initial du aux éoliennes.

Pour s'adapter à la consommation notre production d'électricité est conçue comme une pyramide. A la base se trouve l'électronucléaire pour une production stable et fiable. Si l'on a pas de nucléaire, l'alternative est constituée de chaudières à gaz ou à charbon principalement. L'électronucléaire représente en moyenne 80% de notre production de courant, c'est la largeur relative de la base pour un fonctionnement maîtrisé. Comme notre nucléaire est maintenu à une puissance maximum de 63,2 Gigawatts électrique par la LTE, en période de pointe sur les appels de puissance où ceux-ci dépassent largement les 100 Gigawatts électriques, cette proportion tombe à 50% environ. Dans cet état, pour l'instant ponctuel dans des hivers modérés, le risque de Black out est important.

Si l'arrêt de plus de 20 réacteurs nucléaires se prolonge sur une longue période, on va se retouver d'une manière permanente avec une base électronucléaire en dessous des 50%.

Bloquer ces réacteurs au-delà de trois mois, d'autant que certains de ces réacteurs jouent aussi un rôle de stabilisation du réseau, en pointe, instaurerait donc un fort risque de Black out.

Sur les GV il n'y a pas dans le dossier public de l'ASN d'éléments sérieux permettant d'envisager une rupture du corps de cet équipement. Qui ne s'est pas produite sur les nombreux GV utilisés en plus de 30 ans de fonctionnement de notre parc de REP.

Conclusion

Nous sommes dans une situation où la responsabilité de l'ASN, celle de résoudre au plus tôt des problèmes qui sont loin d'être majeurs, est engagée parce que l'instruction des questions soulevées s'étale sur des délais irraisonnables. Alors que de gros risques de Black out se profilent, que l'impact financier porte sur des milliards d'euros et que les conséquences politiques, notamment au niveau de la crédibilité de notre industrie nucléaire à l'export, sont désastreuses.

Notre groupe d'anciens a donc interpellé l'ASN sur la base de l'argumentation présentée, afin que celle-ci prennent ses responsabilités. Avec une information de cette démarche auprès du premier ministre, de partis politiques et d'élus.

Il y a peu de chances que les médias officiels livrent la moindre information sur cette action, au contraire on peut s'attendre à ce qu'ils fassent porter la menace d'un Black out sur le nucléaire. Ce sont globalement les mêmes qui réclament la fin du nucléaire. Sans naturellement dire que le nucléaire ne peut, dans les conditions actuelles, qu'être remplacés par des chaudières à gaz et à charbon.

Si l'ASN choisissait de rester sur ce blocage, la question de l'inféodation de cette Autorité à l'idéologie anti nucléaire se poserait sérieusement.