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El Roslino
C'est une sculpture avec le roi d'Espagne, Juan Carlos, à quatre pattes sur un tapis de casques nazis, vomissant un bouquet de bleuets, chevauché par la féministe et syndicaliste bolivienne Domitila Barrios de Chúngara, elle même sodomisée par un chien-loup. Créée par l'artiste autrichienne Inès Doujak, l'œuvre, intitulée Not Dressed for Conqering / Haute Couture 04 Transport, n'est pas du goût du directeur Macba, le Musée d'art contemporain de Barcelone (Espagne).
Le directeur Bartolomeu Mari a souhaité faire retirer cette œuvre, présentée dans le cadre de l'exposition La Bête et le souverain. Il la juge "inadéquate et contraire à la ligne éditoriale du musée", selon Le Monde. Mais les commissaires de l'exposition ont refusé. Par conséquent, le directeur a finalement choisi d'annuler l'exposition le jour-même de son ouverture, mercredi 18 mars.
"L'art a caricaturé le pouvoir pendant des siècles"
Pourtant, pour les commissaires, l'œuvre avait toute sa place dans une exposition qui se proposait d'explorer "comment les pratiques artistiques contemporaines questionnent et déconstruisent la définition de la souveraineté politique", souligne Valentin Roma, l'un des commissaires, dans El Pais (en espagnol), qui rappelle que "l'art a caricaturé le pouvoir pendant des siècles".
L'œuvre a déjà été exposée, en 2014 à Sao Paulo (Brésil). "Ce projet aborde la relation entre les colonies et l'Europe à travers l'industrie du textile. A partir d'une matrice historique, Doujak étudie et analyse les implications actuelles du colonialisme", précise, dans El Pais, Nuria Enguita, commissaire et éditrice indépendante qui faisait partie des organisateurs de la manifestation brésilienne.
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