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El Roslino
Nestlé ou encore Colgate, qui commercialisent des produits fabriqués à base d'huile de palme produite en Indonésie, se disent «préoccupées» par ces allégations.
L'huile de palme se retrouve au cœur d'un nouveau rapport à charge. Cette fois, il n'est pas question de déforestation, mais d'exploitation d'enfants et de travail forcé. Dans une enquête publiée ce mercredi, Amnesty Internationale dénonce des «violations systématiques des droits humains» dans des plantations de palmiers à huile en Indonésie, principal pays producteur de cette huile végétale.
L'ONG a enquêté auprès de 120 ouvriers qui travaillent pour le compte de Wilmar, entreprise agroalimentaire singapourienne et fournisseur numéro un d'huile de palme. Amnesty affirme ainsi qu'il n'est pas rare de voir dans ces plantations des enfants de 8 à 14 ans transportant des sacs de 12 à 25 kilos, des femmes travaillant «pendant de longues heures» pour moins du salaire minimum, soit 2,50 dollars par jour (2,30 euros) ; ou encore des ouvriers «souffrant de graves lésions liées à un pesticide hautement toxique» et «contraints à travailler sans tenue de protection adaptée».
«Manque de transparence»
Ces abus, l'entreprise Wilmar ne les nie pas. Dans un communiqué, le géant de l'huile de palme reconnaît qu'il existe «des problèmes concernant la main-d'œuvre dans l'industrie de l'huile de palme» en Indonésie. Le pays dispose pourtant d'une législation stricte et pourrait condamner ces manquements. Mais bien souvent, la loi n'est pas appliquée.
Si Wilmar reconnaît qu'il existe des abus dans ses plantations, Amnesty épingle des groupes tels que Nestlé, Colgate, Unilever, Kellogg's ou Procter & Gamble qui commercialisent des produits alimentaires ou cosmétiques à base d'huile de palme fournit par Wilmar, et que l'on retrouve dans nos supermarchés. «Ces sociétés ferment les yeux sur l'exploitation de travailleurs dans leur chaîne de fabrication» et «continuent de profiter de pratiques illicites déplorables» déplore Amnesty.
Et l'ONG de dénoncer un «manque de transparence» de la part de ces entreprises qui assurent pourtant aux consommateurs que leurs produits sont certifiés «huile de palme durable». Une certification, mise en place en 2003 par la RSPO (Table-ronde sur l'huile de palme durable) et qui rassemble plusieurs ONG et professionnels, autour de principes comme la transparence, la préservation des ressources naturelles et de la biodiversité, ou encore...le respect des employés.
Nestlé indigné, Colgate «préoccupé»
Les marques n'ont pas tardé à réagir au rapport d'Amnesty. «Des pratiques telles que celles identifiées dans le rapport d'Amnesty International n'ont pas leur place dans notre chaîne d'approvisionnement», s'indigne Nestlé. «Nous allons enquêter sur les allégations liées à nos achats d'huile de palme, aux côtés de nos fournisseurs.» Et la marque d'assurer: «si nos fournisseurs ne répondent pas à nos exigences, y compris sur les droits du travail, nous les suspendrons». Même tonalité chez Colgate qui se dit «préoccupé par les allégations spécifiques soulevées par Amnesty International». «Nous tiendrons Wilmar responsables de toutes questions à ce sujet» ajoute le groupe qui assure qu'il «n'hésitera pas à mettre fin à toute relation commerciale avec un fournisseur qui ne répondrait pas aux préoccupations relatives au droit du travail et aux droits de l'Homme».
Avec la Malaisie, l'Indonésie produit plus de 80% des stocks mondiaux d'huile de palme. Cette huile est très prisée, notamment parce qu'elle est rentable et bon marché. Face à une consommation mondiale en forte augmentation depuis une vingtaine d'années, sa production est passée de 15,2 millions de tonnes en 1995 à 60 millions de tonnes en 2015. Régulièrement, les défenseurs de l'Environnement dénoncent un désastre écologique lié à la production de cette huile végétale. D'après WWF, en Indonésie, un million d'hectares de forêts disparaît chaque année.
Nous ne consommons plus du tout d'huile de palme.
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