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El Roslino
Les fumeurs de moins de 50 ans ont 8 fois plus de risque que les non fumeurs du même âge d'être victime d'une crise cardiaque.
Face aux ravages de la cigarette, les fumeurs ne sont pas égaux. Les moins de 50 ans auraient, en effet, 8 fois plus de risque d'être victimes d'une crise cardiaque que les non-fumeurs du même âge, selon une étude publiée dans Heart. Il serait le groupe d'âge le plus vulnérable à l'infarctus du myocarde.
Pour aboutir à ces conclusions inattendues, les chercheurs du Northern General Hospital de Sheffield (Grande-Bretagne) ont examiné les dossiers médicaux de 1 727 adultes admis dans l'établissement pour un infarctus du myocarde causé par l'obstruction d'une artère du cœur (infarctus appelé STEMI).
Parmi ces patients hospitalisés, un peu moins de la moitié était des fumeurs réguliers au moment de l'accident cardiaque, plus d'un quart était des anciens fumeurs et presqu'autant n'avait jamais fumé. Ce sont chez les moins de 50 ans que la prévalence du tabagisme était la plus élevée : trois quart d'entre eux grillaient des cigarettes chaque jour.
L'étude révèle aussi que les fumeurs victimes d'une crise cardiaque avaient environ 10 à 11 ans de moins que leur pairs anciens ou non fumeurs. Par ailleurs, les ex-adeptes de la cigarette avaient 2 fois plus souffert de pathologies coronaires et 3 fois plus de maladie vasculaire au niveau des jambes que les non-fumeurs.
Un risque qui diminue avec l'âge
Globalement, l'analyse révèle que les fumeurs ont 3 fois plus de risque de faire un infarctus du myocarde STEMI que les anciens ou non fumeurs. Un risque multiplié par 8,5 chez les fumeurs de moins de 50 ans. Et paradoxalement, plus les fumeurs avancent dans l'âge, plus le risque diminue. Les fumeurs de 50 à 65 ans ont ainsi un risque multiplié par 5 tandis que les plus de 65 sont 3 fois plus susceptible d'être frappé par une crise cardiaque.
Les chercheurs britanniques reconnaissent que ces différences sont difficiles à expliquer puisque le groupe des moins de 50 ans présente habituellement moins de facteurs de risque d'infarctus que leurs aînés, tels que l'hypertension artérielle ou un haut taux de cholestérol.
Bien que ces conclusions soient issues de la seule observation de patients hospitalisés dans ce centre spécialisé, les auteurs affirment que « tous les fumeurs devraient être encouragés à arrêter le tabac pour réduire leurs risques d'infarctus, en particulier les plus jeunes ». Dans un éditorial accompagnant l'étude, le cardiologue israélien Yaron Arbel, abonde : « Notre but est d'apporter aux fumeurs des outils pour réussir le sevrage. Mais dans les cas les plus difficiles, réduire le nombre de cigarettes quotidiennes peut déjà faire la différence ».
Plus de risque d'AVC aussi
Ces inégalités entre générations concernent aussi l'accident vasculaire cérébral (AVC). La semaine dernière, une étude publiée dans le Journal of the American Heart Association a, elle aussi, montré que les plus âgés avaient un risque moindre d'être victime d'un AVC que les plus jeunes. Ces travaux suggèrent ainsi que la génération des baby-boomers (nés entre 1945 et 1954) connaît un taux d'AVC bas alors que la génération des 35-39 ans et 40-44 ans ont vu leur risque plus que doublé. Des données qui rappellent que ces maladies cardiovasculaires ne touchent pas seulement nos grands-parents.
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