Vous n'êtes pas identifié.
Pages: 1
Réponse : 0 / Vues : 2 010
El Roslino
« Moi, je n'ai pas vécu la libération, j'ai vécu l'évacuation du camp. » Juif et résistant, Raphaël Esrail a été déporté à Auschwitz en janvier 1944. Il a à peine 20 ans. Un an plus tard, le camp de concentration et d'extermination est libéré. Mais pas lui, raconte-t-il sur le site de Radio Canada.
Lui a entamé la marche de la mort, neuf jours plus tôt, avec la grande majorité des prisonniers d'Auschwitz-Birkenau. Car en passant les grilles du camp, le 27 janvier 1945, les troupes soviétiques n'y trouvent « que » 7 000 prisonniers mourant de faim, rappelle le Guardian dans une vidéo. Les 60 000 autres ont été évacués à leur approche, forcés à avancer vers l'ouest durant des jours, à pied, pour rejoindre d'autres camps plus reculés. Une évacuation « dans l'affolement » que Raphaël Esrail a vécu « douloureusement dans [sa] chair » :
« Il fait très très froid. On a marché, on a marché. Et petit à petit, les pieds sont gelés, les jambes sont gelées. Et les camarades tombent comme s'ils étaient en prière. Ils sont abattus lorsque toute la colonne est passée, en fin de colonne. »
Près de 15 000 d'entre eux ne survivront pas à ces trois jours de marche. Raphaël Esrail fait parti des rescapés et est emmené au camp de Dachau, d'où il sera libéré le 1er mai 1945. « J'ai été plusieurs fois miraculé », convient l'homme de 90 ans. Pour tous les autres, il dépose des fleurs sur une stèle d'Auschwitz, à l'anniversaire de la libération du camp. Cette année encore, car soixante-dix ans, « c'est le basculement entre la mémoire et l'histoire ». Or « jamais rien n'est acquis ».
Réponse : 0 / Vues : 2 010
Pages: 1