L'attentat du RER B, les affaires Florence Cassez, d'Outreau et Cottrez ainsi que, plus récemment, la défense de Salah Abdeslam... Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'avocat du barreau de Lille est habitué des grands procès. Ce samedi et en avant-première, sera présenté le documentaire «  Berton  : un monde de droit  ». Décryptage avec sa réalisatrice, Jessica Jouve, d'un avocat habité par une passion  : que partout dans le monde, chacun puisse avoir une défense aussi solide qu'en France.

-  Que vouliez-vous montrer avec ce documentaire ?

« En tant que journaliste, je suivais Frank Berton depuis longtemps, sur l'affaire Florence Cassez notamment. Mais à chaque fois, j'en ressortais frustrée, car je m'arrêtais toujours au verdict, sans pouvoir savoir ce que les familles devenaient ensuite. Pendant les procès, j'avais l'image d'un homme dur. Mais, en deux ans de travail, j'ai vu que Frank Berton prenait vraiment à cœur le sort des familles. C'est ce que je voulais raconter. »

- D'où son postulat, « une défense aussi solide qu'en France ».

« Bien sûr. Et puis, c'est le seul avocat qui s'occupe des Français à l'étranger. Autant en France, on a la chance d'avoir une justice impartiale, autant à l'étranger on voit qu'il y a beaucoup de corruption, et surtout, qu'on ne maîtrise rien. Le fait d'avoir un procès c'est déjà une victoire. Dans certains pays, les règles étaient complètement faussées. Dans ces moments-là, il y a toujours des gens qui n'ont rien demandé. L'exemple de Monsieur Delahaye est criant : sa fille a été tuée à Madagascar, mais il n'était pas sûr de pouvoir juger les assassins. »

- D'après vous, pourquoi fait-on appel à lui ?

« Le dossier de Florence Cassez lui a donné pas mal de visibilité. Dans cette affaire, on a vu qu'il n'a jamais rien lâché. Il n'a jamais eu peur du Quai d'Orsay, des politiques. À un moment, il l'exprime dans le film :[ « Moi je m'en fous que la France ait un accord avec Airbus, je m'en fous des intérêts des financiers. » Pour lui, la question des Droits de l'Homme prévaut sur tout. Mais aussi, il a un profond respect pour les familles, il défend des gens qui n'ont pas beaucoup d'argent. Il est attaché à sa région, et défend des valeurs humanistes, valeurs que certains ont pu oublier. Personnellement, si jamais j'avais un problème à l'étranger, je l'appellerais sans hésiter. »