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Message 1 Discussion postée le 04-08-2017 à 22:43:52

El Roslino
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Venezuela : la Constituante ouvre sa séance inaugurale, l'opposition manifeste

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Un message de l'opposition dans les rues de Caracas.



Les 545 membres de l'Assemblée constituante élue dimanche 30 juillet ont ouvert les débats, dans un contexte de grande tension.

Après cinq jours de controverse, la séance inaugurale de l'Assemblée constituante, voulue par le président Nicolas Maduro, a débuté, vendredi 4 août, au Parlement vénézuélien. « Nous inaugurons l'Assemblée nationale constituante du peuple vénézuélien rebelle », a déclaré au début de la séance le doyen des constituants, Fernando Soto, devant ses collègues élus.

L'ex-cheffe de la diplomatie vénézuélienne, Delcy Rodriguez, a été élue dans la foulée présidente de cette assemblée. « Je promets de défendre la patrie de toute agression ou menace », a déclaré cette avocate de 48 ans, un drapeau vénézuélien et un exemplaire de la Constitution à la main.

Les membres de l'Assemblée sont arrivés au siège du Parlement vendredi en arborant des portraits géants du défunt président Hugo Chavez (dont M. Maduro est l'héritier politique) et de Simon Bolivar (héros de l'indépendance du Venezuela). Ils se sont ensuite installés dans le « salon elliptique », à quelques mètres de l'hémicycle dans lequel se réunissent les députés élus à la fin de 2015 et majoritairement issus de l'opposition, faisant craindre des tensions au sein du bâtiment.

Pendant ce temps, les partisans de M. Maduro manifestaient à l'extérieur alors que l'opposition marchait également pour protester et entendait rejoindre le Parlement.

Une nouvelle Assemblée

Dotés de pouvoirs illimités durant un temps indéfini, les 545 membres de l'Assemblée constituante élue dimanche 30 juillet ont pour mission de rédiger une nouvelle Constitution, qui remplacera celle promulguée en 1999 par Hugo Chavez.

Ils sont, pour la plupart, issus de la société civile et appartiennent tous au camp présidentiel, l'opposition ayant boycotté le scrutin. Certaines des personnalités les plus puissantes du pouvoir en place y siégeront, comme le numéro deux du Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV, au pouvoir), Diosdado Cabello, l'ex-ministre des affaires étrangères Delcy Rodriguez, l'épouse du président Maduro, Cilia Flores, ainsi que son fils.

Cible d'une vague de contestations l'accusant de vouloir étendre ses pouvoirs et prolonger son mandat, M. Maduro entend, grâce à cette Constituante, « perfectionner » l'économie et inscrire ses programmes sociaux dans la Constitution. Cette assemblée apportera « la paix », affirme le président, en réponse aux manifestations qui réclament son départ et lors desquelles plus de 120 personnes ont été tuées en quatre mois.

Le Vatican, impliqué dans les tentatives de résolution diplomatique de la violente crise politique en cours au Venezuela, a pris clairement position vendredi contre cette séance inaugurale. « On doit éviter ou suspendre les initiatives en cours, comme la nouvelle Assemblée constituante, qui, au lieu de favoriser la réconciliation et la paix, fomentent un climat de tension et d'affrontement », a affirmé un texte du secrétariat d'Etat, publié vendredi.
Des soupçons de fraude

L'élection dimanche des constituants, entachée par des violences qui ont fait 10 morts, provoque l'ire de l'opposition, qui dénonce des fraudes dans le processus électoral. Elle a appelé à de nouvelles manifestations vendredi à Caracas pour maintenir la pression.

Selon les autorités, plus de huit millions d'électeurs, soit 41,5 % du corps électoral, ont participé à l'élection des membres de la Constituante. Soit un chiffre supérieur aux 7,6 millions de voix réunies par l'opposition le 16 juillet, lors d'un référendum contre le projet de Constituante. Chaque camp conteste les chiffres de l'autre.

Les révélations de SmartMatic, l'entreprise britannique chargée des opérations de vote au Venezuela, qui accuse les autorités d'avoir « manipulé » le taux de participation, ont relancé la polémique. La présidente de l'Autorité électorale (CNE), Tibisay Lucena, et le président Maduro ont rejeté ces accusations.

Le parquet général du Venezuela, dirigé par la procureure dissidente Luisa Ortega, a tenté jeudi de freiner la mise en place de cette Constituante : il a demandé à la justice d'annuler la séance inaugurale du lendemain. L'initiative du parquet a cependant peu de chance d'aboutir, ses précédentes décisions ayant toutes été neutralisées par la Cour suprême (TSJ), accusée par l'opposition d'être inféodée au pouvoir.

Un processus aux contours flous

L'Assemblée constituante dispose de prérogatives qui la placent au-dessus de tous les pouvoirs constitués, y compris du Parlement, dominé par l'opposition. Un « superpouvoir » contesté justement par l'opposition, qui ne reconnaît pas la légalité de cette instance.
L'initiative a été lancée sans consultation préalable par les urnes, mais M. Maduro a assuré que la nouvelle Constitution serait soumise à référendum.
Lire aussi :   Après l'élection de la Constituante, le Venezuela plongé dans l'incertitude

Comme il s'agit d'un processus exceptionnel, l'incertitude règne sur la manière dont la Constituante va travailler. On ignore si elle va dissoudre ou non des institutions comme le Parlement ou le Parquet, ainsi qu'ont menacé de le faire de hauts responsables du camp présidentiel.

Selon la constituante Delcy Rodriguez, les deux assemblées pourront continuer à se réunir dans le même bâtiment, la Constituante dans le « salon elliptique » et les députés élus à la fin de 2015 dans l'hémicycle. Une simple cour les sépare.

On ne sait pas non plus si cette assemblée va lancer une chasse aux sorcières qui augmenterait le nombre de « prisonniers politiques », estimé à environ cinq cents par l'ONG Foro Penal.

Quel rôle jouera cette Assemblée dans les scrutins à venir ? Selon une des responsables des instances électorales, Socorro Hernandez, la tenue des élections de gouverneurs - prévues en 2016 mais reportées à décembre 2017 - dépendrait des « décisions » des constituants.

Dans ce contexte, l'opposition craint que l'élection présidentielle de 2018 ne soit suspendue.

Condamnations internationales

Plusieurs Etats ont condamné l'escalade des violences dans le pays, comme la Colombie, le Guatemala, le Chili, le Costa Rica, le Paraguay, l'Argentine, le Pérou, le Mexique, le Canada ou le Panama. Ce dernier a accordé vendredi l'asile politique à deux juges nommés par l'opposition pour former une « Cour suprême parallèle » qui s'estimaient « menacés » et « persécutés ». Le Chili a déjà accueilli six autres juges.

L'ONU a également dénoncé vendredi les détentions systématiques de manifestants et a appelé à cesser le renvoi de civils devant des tribunaux militaires. Outre les milliers de personnes qui auraient été détenues depuis avril 2017 dans le cadre des manifestations, les experts des Nations unies estiment qu'au moins quatre cents manifestants auraient été traduits devant des tribunaux militaires au cours de cette période.

L'UE a fustigé l'arrestation de deux chefs de l'opposition en début de semaine, la qualifiant de « pas dans la mauvaise direction » et réitérant son appel à une « désescalade des tensions ». Vendredi, la France s'est à nouveau fait l'écho de cet appel européen. Le Vatican, « profondément préoccupé par la radicalisation et par l'aggravation de la crise », a déclaré que l'Assemblée constituante devait être « évitée ou suspendue » pour favoriser notamment « la réconciliation et la paix ».

L'un des deux hommes, le maire de Caracas, Antonio Ledezma, a été libéré vendredi et assigné à résidence, a fait savoir son épouse sur Twitter. Il avait déjà été arrêté en février 2015 pour « conspiration », et était assigné à résidence depuis avril 2015.

 

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