Cette ville mythique de la côte pacifique mexicaine, où se sont succédé des générations de touristes, est aujourd'hui gangrenée par la violence sans limite des cartels. Elle est devenue en quelques années à peine l'une des villes les plus dangereuses du monde.
Envoyée spéciale à Acapulco

Après quarante ans de service, Laura Caballero, restauratrice installée sur la baie d'Acapulco, a mis la clef sous la porte. Son emplacement est pourtant idéal, en plein cœur de la zone touristique, sur la Costera, cette longue route côtière bordée de palmiers et d'hôtels plus ou moins luxueux. Mais Acapulco, destination mythique de la côte pacifique mexicaine, a connu des jours meilleurs. Aujourd'hui, les panneaux «à vendre», placardés sur des rideaux métalliques verrouillés, se succèdent. «Si c'est pour avoir un bar contrôlé par les délinquants, je préfère le garder fermé», lâche Caballero, 57 ans, qui avant de baisser le rideau de son restaurant il y a deux ans, payait une «cotisation», l'impôt du crime organisé, d'environ 15.000 pesos (730 euros) par mois.