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El Roslino
Le président mexicain Enrique Pena Nieto. - Rebecca Blackwell/AP/SIPA
Les effets de l'Alena sur l'économie mexicaine sont jugés mitigés. Notamment dans le secteur de l'agriculture et sur la question des salaires.
Au Mexique aussi, l'Alena fait débat. Ses effets sur la deuxième économie latino-américaine sont jugés mitigés. L'un des principaux objectifs, qui était de doper les exportations du pays, a certes été atteint. Entre 1993 et aujourd'hui, le total des exportations mexicaines a été multiplié par sept.
Les échanges avec les Etats-Unis et le Canada ont suivi la même trajectoire et les investissements de ces deux pays au Mexique ont explosé. Avec l'attrait de salaires plus bas, de nombreuses entreprises américaines ont délocalisé de l'autre côté de la frontière, notamment dans l'automobile.
Le maïs américain a déferlé sur le marché mexicain.
Mais tous les secteurs de l'économie n'ont pas bénéficié du même dynamisme. C'est le cas de l'agriculture. Deux millions d'emplois y auraient été détruits ces dernières années. Le maïs, notamment, essentiel dans l'histoire du pays, a explosé sous la pression de l'ouverture du marché. Le maïs américain, bien plus compétitif, a déferlé sur le marché mexicain.
Aux Etats-Unis, on est d'ailleurs conscient de la situation. La filière estime que dans les seuls Etats du Kansas et de l'Iowa, plus de 100.000 emplois dépendent des exportations vers le Mexique. La situation est similaire dans le lait, le soja, les viandes bovines et porcines. Des industriels se sont d'ailleurs regroupés en début d'année et ont écrit à Donald Trump, dès son entrée en fonction, pour lui signaler les conséquences désastreuses que pourrait avoir une restriction des échanges entre les deux pays.
Un frein pour la croissance ?
Autre déception : la question des salaires. Lors de la signature du traité, Mexico espérait réduire l'écart avec ses partenaires. Raté : le salaire moyen au Mexique reste trois fois inférieur à celui du Canada et quatre fois inférieur à celui aux Etats-Unis. Pour la plupart des Mexicains, l'Alena est la cause du maintien des bas salaires.
Certains considèrent même que l'Alena a freiné la croissance du pays, à une période où des accords avec d'autres pays d'Amérique latine ou d'Asie auraient été plus bénéficiaires. Un groupe de chercheurs a récemment appelé à revoir la stratégie commerciale du pays avec l'Asie, dont la Chine, avec laquelle la balance commerciale est largement déficitaire. Le secrétaire à l'Economie, Ildefonso Guajardo, s'est lui déclaré favorable à un « programme de diversification des exportations et des investissements ».
Une révision a minima.
Pour autant, l'objectif du Mexique sera une révision de l'Alena a minima. A l'heure où Donald Trump cherche à rééquilibrer les échanges entre les deux pays (le déficit commercial américain avec le Mexique monte en flèche, à 64 milliards de dollars en 2016), en augmentant notamment les taxes sur certains produits, pas question pour le Mexique de restreindre le commerce entre les trois puissances.
La question est sensible pour le président Peña Nieto, fortement décrié à l'intérieur : des restrictions sur les importations de produits mexicains aux Etats-Unis auraient des conséquences désastreuses sur l'emploi, son voisin comptant pour plus de 80 % de ses exportations.
La dimension politique pourrait enfin compter. Le Mexique devrait agiter la possible arrivée au pouvoir, l'an prochain, d'Andres Manuel Lopez Obrador, opposant de gauche qui s'annonce moins coopératif avec Washington et affirme que sans le Mexique, les Etats-Unis n'auraient jamais pu maintenir leur niveau de compétitivité face à l'Asie et l'Europe ...
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