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Solenne
Les préservatifs, une arme contre le réchauffement, selon l'ONU
Freiner la croissance démographique mondiale en développant l'accès aux préservatifs gratuits et au planning familial pourrait aider à lutter contre le changement climatique, souligne le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) dans un rapport publié mercredi.
L'organisation ne recommande pas aux pays de fixer un nombre limite d'enfant par famille. Mais, dans son rapport sur l'"Etat de la population mondiale 2009", elle précise que "les femmes qui ont accès aux services de santé reproductive (...) présentent des taux de fécondité plus bas qui contribuent à une croissance plus lente des émissions de gaz à effet de serre".
"Alors que la croissance de la population, des économies et de la consommation dépasse la capacité de la Terre à s'adapter, le changement climatique pourrait devenir (...) catastrophique", souligne l'UNFPA.
La population de la planète devrait passer de 6,7 milliards d'habitants aujourd'hui à 9,2 milliards en 2050, l'essentiel de cette croissance étant attendue dans les pays en développement, selon un rapport de l'ONU de 2006.
L'UNFPA reconnaît ne pouvoir apporter la preuve de l'impact qu'aurait une limitation de la croissance démographique sur le réchauffement de la planète. "Les liens entre la population et le changement climatique sont dans la plupart des cas complexes et indirects", note le rapport.
Thoraya Ahmed Obaid, directrice exécutive de l'UNFPA, a toutefois averti mercredi que le réchauffement pourrait être catastrophique pour les populations des pays pauvres, et notamment les femmes. "Nous avons maintenant atteint un point où l'humanité s'approche (...) du désastre", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse à Londres.
Publié à trois semaines du sommet de Copenhague (7-18 décembre) qui vise à conclure un nouvel accord international sur le climat en remplacement du protocole de Kyoto, le rapport de l'UNFPA ne semble toutefois pas faire l'unanimité.
Caroline Boin, une analyste de l'International Policy Network, un groupe de réflexion basé à Londres, le juge ainsi alarmiste et inutile. "De nombreux indicateurs environnementaux montrent qu'avec le développement et la croissance économique nous sommes capables de préserver davantage d'habitats naturels", affirme-t-elle. "Il n'y a pas de relation de causalité entre densité de population et pauvreté."
Dans le numéro de novembre de "Bulletin", la revue de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), deux experts mettent également en garde contre le fait de lier fécondité et changement climatique. "Utiliser la nécessité de réduire le changement climatique comme une justification pour freiner la fécondité des femmes, au mieux provoque une controverse et au pire fournit un mandat pour supprimer des libertés individuelles", écrivent Diarmid Campbell-Lendrum et Manjula Lusti-Narasimhan.
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