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El Roslino
Nicolas Sarkozy a été entendu par la Cour de justice de la République (CJR) comme témoin dans le volet de l'affaire Karachi sur le financement occulte présumé de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995, a-t-on appris jeudi de source proche du dossier.
L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy, ministre du Budget d'Edouard Balladur (1993-1995) et porte-parole du candidat pendant la campagne présidentielle de 1995, "a été entendu début mai pendant plusieurs heures par la commission d'instruction de la Cour de justice de la République (CJR) sous le statut de simple témoin", a -t-on appris jeudi de source proche du dossier, confirmant une information du Parisien.
Lundi, 22 ans après les faits, l'ancien Premier ministre Edouard Balladur a été mis en examen pour "complicité d'abus de biens sociaux et recel" par la CJR.
15 ans après l'attentat.
L'enquête antiterroriste sur l'attentat de Karachi en 2002 (15 morts, dont 11 Français) avait mis la justice sur la piste d'un financement occulte de la campagne présidentielle de 1995, grâce à des rétrocommissions - illégales - sur des contrats d'armement avec le Pakistan et l'Arabie saoudite. Une seconde enquête avait alors été ouverte en 2011 sur ce volet financier, confiée aux juges Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire.
En 2014, ces magistrats s'étaient dessaisis des cas d'Edouard Balladur et de son ministre de la Défense de l'époque, François Léotard, au profit de la CJR, seule instance habilitée à juger des délits commis par des membres du gouvernement dans l'exercice de leurs fonctions. Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire avaient à l'époque estimé que Nicolas Sarkozy devait être entendu par la CJR sous le statut de témoin assisté, intermédiaire entre celui de mis en examen et de simple témoin.
L'enquête antiterroriste est toujours en cours.
Ils avaient par ailleurs renvoyé devant le tribunal correctionnel six protagonistes, dont Nicolas Bazire, ex-directeur de la campagne, Thierry Gaubert, alors membre du cabinet de Nicolas Sarkozy, et l'intermédiaire Ziad Takieddine. Ce renvoi, validé en appel en janvier après deux années de péripéties judiciaires, fait l'objet d'un pourvoi en cassation et une question prioritaire de constitutionnalité sera examinée en juin, retardant encore l'échéance d'un procès.
L'enquête antiterroriste est toujours en cours pour déterminer les responsabilités de l'attentat. Une des thèses sur lesquelles travaillent les juges est celle selon laquelle l'attaque aurait été commise en rétorsion à une décision prise en 1996 par Jacques Chirac, adversaire politique d'Edouard Balladur, de mettre un terme au versement des commissions après son arrivée à l'Elysée.
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