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El Roslino
Xi Jinping va-t-il s'appuyer davantage sur l'Armée populaire de Libération pour renforcer son pouvoir dans les cinq ans ?
Ce Congrès du Parti communiste va être l'occasion d'un vaste renouvellement au sein de la Commission militaire centrale où cinq membres sur onze doivent être nommés. De par son ampleur, ce mouvement est assez inédit. Il va bien sûr permettre à Xi Jinping de nommer des fidèles à ces postes clés.
Le moment est important car les réformes militaires étaient en discussion depuis une dizaine d'années au sein de l'Armée populaire de libération. La fragmentation de la prise de décision les a longtemps bloquées.
Elles ont été finalisées par l'actuel dirigeant. Schématiquement, elles se traduisent par une centralisation de la chaîne de commandement sous l'égide de la Commission militaire centrale. Cela aide évidemment XiJinping, qui se définit désormais comme le commandant en chef des armées, à renforcer son emprise sur les militaires.
Les dépenses militaires, en forte hausse ces dix dernières années, ont-elles permis à l'armée de rattraper son retard ?
L'armée chinoise s'est effectivement modernisée à grande vitesse durant la dernière décennie, notamment la marine. Mais elle n'a pas encore rattrapé son retard, surtout si on la compare aux Etats-Unis.
Cela étant dit, pour mesurer l'efficacité d'une armée, il ne suffit pas d'en compter les bâtiments de surface, les sous-marins ou les chasseurs. La Chine développe fortement ses capacités dans la cyberdéfense et aussi dans les drones dont elle est un producteur à bas coûts. Il s'agit d'armements légers qu'elle maîtrise.
En revanche, elle conserve dans son fonctionnement des lacunes réelles comme, par exemple, la capacité à faire travailler ensemble les trois armes. La réforme militaire en cours vise à promouvoir l'entraînement conjoint de la marine, de l'armée de l'air et de l'armée de terre mais il va falloir du temps pour entériner ce nouveau mode opératoire.
Même si à présent les dépenses militaires progressent dans des proportions voisines de la croissance du PIB (7 %) et non plus avec des taux à deux chiffres, cela laisse de la marge pour développer la recherche. Le but est d'importer moins d'armements et donc d'avoir une industrie en propre.
Sous Xi Jinping, les missions militaires de la Chine connaissent-elles une évolution fondamentale ?
Clairement, la mission première de l'armée reste le soutien au parti communiste et donc l'appui au pouvoir politique. Ce que l'on observe depuis une bonne dizaine d'années, c'est un développement des fonctions non guerrières de l'armée qui font, d'ailleurs, partie intégrante de la politique étrangère de Xi Jinping.
C'est particulièrement vrai avec les Casques bleus. La Chine déploie 2.654 soldats dans le cadre des opérations de maintien de paix de l'ONU. Ce chiffre la place au 11e rang des contributeurs de troupes, sur 124. Au début, Pékin envoyait principalement des médecins ou des ingénieurs en génie civil.
A présent, ce sont des troupes de combat. Cette démarche correspond à l'image que la Chine veut donner d'elle à l'étranger, celle d'une puissance bienveillante dans la région. Jamais elle ne fait intervenir directement ses forces militaires. En mer de Chine du sud, par exemple, ce sont des navires appartenant à des agences civiles de l'Etat qui sont mis en avant. Jamais des frégates.
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