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El Roslino
Trouver le meilleur moyen de produire de l'énergie a toujours été une préoccupation majeure pour les sociétés humaines. C'est encore plus vrai aujourd'hui avec la question de la protection de l'environnement. Le gaz de schiste est une ressource souterraine très importante aujourd'hui et dont la production est coûteuse tout autant que dangereuse. Le DGS vous apporte des données pour mieux appréhender la question.
Les réserves de gaz de schiste dans le monde sont estimées à 207 000 milliards de mètres cubes.
Également appelé gaz de roche-mère, le gaz de schiste est un gaz naturel contenu dans des roches (marne ou argile) très riches en matière organique. On estime les réserves mondiales de ce gaz à 207 000 milliards de mètres cubes (32 % des réserves totales de gaz naturel). Aujourd'hui, si plusieurs pays situés sur différents continents sont assis sur d'importantes réserves de gaz de schiste, ce sont les États-Unis et le Canada qui en dominent le développement et la production.
Selon l'Agence internationale de l'énergie (novembre 2012), les États-Unis sont devenus le premier producteur de gaz de schiste en 2015.
C'est un fait, les États-Unis sont les premiers producteurs de gaz de schiste au monde. Ils ont rapidement misé sur cette ressource énergétique. Depuis plusieurs années, sous l'effet d'une volonté d'indépendance énergétique et de baisse des prix de l'énergie, le nombre de puits de forage y a littéralement explosé. En 2005, il y avait déjà 14 990 puits de gaz de schiste aux États-Unis. Une étude menée par le MIT estime que le gaz naturel fournira 40 % des besoins énergétiques des États-Unis dans l'avenir, contre 20 % aujourd'hui, grâce en partie aux abondantes réserves de gaz de schiste.
En moyenne, pour une longueur de puits horizontal d'un kilomètre, il faut 30 opérations de fracturation qui consomment chacune environ 300 m3 d'eau.
La technique principale pour récupérer le gaz de schiste est la fracturation hydraulique. De fait, les roches argileuses sont très difficiles à percer, il faut donc exercer une pression très forte sur la paroi. Ainsi, pour un puits d'exploitation d'une longueur d'un kilomètre, 30 opérations de fracturation sont nécessaires et elles consomment chacune environ 300 m3 d'eau (ce qui est énorme) auxquels il faut ajouter 30 tonnes de sable et 0,5 % d'additifs.
Le coût total d'un seul forage s'élève entre 8 à 10 millions de dollars.
Les coûts de production du gaz de schiste sont généralement plus élevés que ceux des gisements traditionnels, en raison des coûts élevés du forage horizontal et de la fracturation hydraulique, et du cycle de vie très court des puits. Un seul forage coûte entre 8 et 10 millions de dollars (40 à 50 % pour la plateforme de forage, 8 à 10 % pour l'acquisition des tubes et coffrages et 30 à 40 % pour la fracturation hydraulique).
Si le pari du gaz de schiste a été gagnant pendant un certain temps (et même rentable), les coûts engendrés sont vraiment considérables et les effets sur l'environnement se révèlent néfastes.
Depuis 2013, les compagnies pétrolières ont réduit de 50 % leurs investissements en Amérique du Nord.
L'heure est un peu moins à la fête. Les compagnies pétrolières ont réduit de 50 % leurs investissements en Amérique du Nord. Le bilan après 4 ans d'exploration n'est pas glorieux. La dette des 61 entreprises américaines spécialisées dans le gaz de schiste a doublé, les réserves de gaz s'épuisent beaucoup plus rapidement qu'espéré, ce qui oblige à creuser de plus en plus profondément, et donc à augmenter les coûts. La réserve totale du gisement de Monterrey en Californie, par exemple, a été réduite à 4 % de l'estimation initiale. En tout, ce sont 26 de ces 61 entreprises qui ont dû fermer.
Le coût d'extraction du gaz oscille entre 3 et 8 dollars par million de BTU (soit 28 m3).
C'est l'une des principales raisons de la baisse de l'exploitation du gaz de schiste. Par rapport à la rentabilité, le coût d'extraction était beaucoup trop élevé. Pour une extraction de gaz de 28 m3, il faut compter entre 3 et 8 dollars. Cela n'a aucun intérêt quand on sait qu'il est vendu à seulement 3,77 dollars.
L'exploitation du gaz de schiste a également de nombreuses conséquences sur l'environnement et sur la population, notamment à cause de la technique de fracturation hydraulique.
Un rapport rendu public le 5 février 2014 établit que les 40 000 puits creusés depuis 2011, dont la moitié se trouvent au Texas, ont consommé 370 000 000 m3 d'eau.
C'est aujourd'hui la technique la plus utilisée à travers le monde. Elle a besoin de grandes quantités d'eau dans laquelle du sable, des biocides, des lubrifiants et des détergents sont ajoutés. En remontant en même temps que le gaz, ces eaux polluées peuvent souiller les nappes phréatiques, qui garantissent la consommation d'eau de nombreux ménages. Donc en plus de consommer énormément d'eau, l'exploitation par fracturation de la roche pollue les ressources naturelles souterraines.
Chaque puits de gaz de schiste peut perdre jusqu'à 200 % de plus de son méthane dans l'atmosphère qu'un puits conventionnel.
En effet, chaque puits de gaz de schiste perd de 3,6 % à 7,9 % de son méthane dans l'atmosphère (c'est jusqu'à 200 % de plus qu'un puits conventionnel). En effet, la fracturation hydraulique fait remonter du gaz de schiste. Malheureusement, le méthane présent dans cette remontée disparaît en partie dans l'atmosphère. Cela est problématique lorsque l'on sait que le méthane est l'un des plus grands responsables de l'effet de serre au niveau planétaire.
7 millions de personnes qui vivent dans des régions du centre et de l'est des États-Unis sont menacées par les séismes.
Il est prouvé que la technique de fracturation hydraulique (forte pression dans la roche) engendre une augmentation du nombre de séismes. Les scientifiques ont déjà répertorié 21 endroits ayant connu ces dernières années un accroissement des séismes provoqués par la fracturation. Ces derniers affirment que dans les zones concernées par l'exploitation du gaz de schiste, le taux de secousses sismiques a considérablement augmenté. Cela fait en tout 7 millions de personnes qui vivent dans ces régions et qui sont menacées.
En Oklahoma, le nombre de séismes de magnitude 3 s'est élevé à 900 en 2015.
Exemple frappant de l'impact néfaste de la fracturation hydraulique, l'État de l'Oklahoma a été l'un des plus frappés par l'augmentation du nombre de séismes. La multiplication des sites de forage de gaz de schiste et la réinjection dans les formations de schiste des eaux usagées et des produits chimiques utilisés ont provoqué une hausse exponentielle des séismes induits depuis 2008. Alors que l'Oklahoma n'avait connu que 21 séismes de magnitude 3 et plus entre 1973 et 2008, ce chiffre est monté à plus de 900 en 2015 (soit deux séismes et demi par jour).
La France serait, après la Pologne, le deuxième pays européen qui posséderait le plus de gaz de schiste dans son sous-sol.
Le débat autour du gaz de schiste est encore bouillonnant aujourd'hui. En Europe, seules la France et la Bulgarie ont totalement interdit la fracturation hydraulique, mais pas l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures de schiste par d'autres moyens. Surtout que la France est le deuxième pays européen qui possède le plus de gaz de schiste dans son sous-sol. Reste à savoir si le meilleur pari pour le futur réside dans l'exploitation de ces réserves, plutôt que dans la subvention d'énergies propres et renouvelables.
Ces chiffres font réfléchir sur la question de la production d'énergie : doit-on continuer à exploiter des ressources qui ont certes fait leurs preuves mais qui sont coûteuses et qui nuisent à l'environnement ou faut-il faire le pari risqué des énergies renouvelables ? La question doit être posée, surtout dans le contexte actuel. Le gaz de schiste semble ne plus être une ressource d'avenir. Si l'enjeu des énergies liées à l'environnement vous interpelle, cet article sur le nucléaire devrait vous intéresser.
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