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El Roslino
Le maintien sous scellés pendant plus de 50 ans de 3000 documents inédits portant sur l'assassinat de John F. Kennedy a alimenté de nombreuses théories du complot.
Plus d'un demi-siècle plus tard, l'assassinat de John F. Kennedy fascine toujours autant. Donald Trump a annoncé samedi qu'il autorisait la publication prochaine de quelques milliers de nouveaux documents portant sur l'enquête. Retour sur les nombreuses théories du complot qui persistent encore aujourd'hui.
Le 22 novembre 1963, trois coups de feu résonnent dans le ciel de Dallas, au Texas, et balafrent les Etats-Unis à tout jamais. En pleine guerre froide, le fringuant président démocrate de 46 ans, élu en 1960, est assassiné lors d'une visite officielle, à bord de sa voiture. Depuis des décennies, certains doutent que le tireur, Lee Harvey Oswald, ait été un loup solitaire. Les soupçons portent sur la manière dont cet ancien transfuge de l'Union soviétique, à la vie mouvementée, a pu s'organiser pour tirer seul, du haut du sixième étage du Texas School Book Depository, sur l'homme le plus puissant du monde. Et les chances pour Oswald de s'expliquer publiquement ont été réduites à néant, puisqu'il a été lui-même assassiné deux jours plus tard, le 24 novembre 1963, par un ancien gérant de boîte de nuit, Jack Ruby.
Un crime de la mafia.
L'idée selon laquelle l'assassinat de Kennedy aurait été fomenté par la mafia américaine est une des théories les plus persistantes. Pour une raison très simple: la famille du président défunt, avant même que celui-ci ne soit élu face à Richard Nixon, a longtemps entretenu des liens douteux avec la mafia américaine. Joseph P. Kennedy, père du chef d'Etat, a collaboré avec Sam Giancana, parrain mafieux de Chicago, dans le commerce illégal d'alcool durant la période de la Prohibition.
Par ailleurs, Giancana a travaillé avec le chanteur Frank Sinatra, proche ami des Kennedy. Il aurait également fait partie des donateurs de la campagne présidentielle démocrate de 1960, tout en organisant quelques manoeuvres syndicales destinées à permettre à JFK de récolter des voix, notamment lors de la primaire de Virginie Occidentale. Le président et Giancana auraient eu, aussi, à des périodes différentes, la même maîtresse.
De là à supposer que la mafia ait participé à l'assassinat de Kennedy? Certains s'interrogent sur le fait que le crime organisé, qui se finançait à l'époque en grande partie via les casinos installés à Cuba, en a beaucoup voulu à JFK de ne pas réussir à éliminer Fidel Castro. En renversant la dictature Batista, le révolutionnaire cubain a mis fin à l'économie du jeu sur l'île, fermant les unes après les autres les vaches à lait de la mafia américaine. S'ajoute à cela l'opération, lancée par Robert Kennedy, frère et ministre de la Justice du président, de nettoyage du crime organisé et des syndicats aux Etats-Unis.
Pour autant, en 1979, la commission d'enquête de la Chambre des représentants sur les assassinats de JFK et de Martin Luther King n'a décelé aucune preuve selon laquelle la mafia aurait participé aux événements de novembre 1963. Toutefois, elle n'a pas écarté la possibilité de participations individuelles d'éléments mafieux.
Un assassinat fomenté par la CIA.
Dans son célèbre brûlot cinématographique de 1991, intitulé simplement JFK, Oliver Stone met en scène avec force détails la possibilité que la CIA, principale agence de renseignement américaine, ait organisé en sous-main la disparition de Kennedy.
Le cinéaste n'est cependant pas le seul à avoir cette idée. Jim Garrison, procureur de la Nouvelle-Orléans qui a mené une longue contre-enquête sur l'assassinat de Kennedy dans les années 1960, estimait que des cadres anti-communistes et anti-castristes de la CIA avaient joué un rôle coupable, dans le cadre de la guerre froide. Leur but: éliminer un président dont l'attitude indiquait qu'il souhaitait retirer peu à peu ses troupes du Vietnam, où le conflit s'intensifiait, mais où la CIA estimait que les intérêts de l'Amérique étaient en jeu.
C'est à cette époque, par ailleurs, que la célèbre agence de renseignement commençait à intervenir, secrètement, dans certains pays pour y provoquer des changements de régime, notamment en Amérique latine. Le fiasco de la Baie des Cochons à Cuba, en 1961, est un exemple de tentative de la CIA d'éliminer Fidel Castro.
Enfin, un rapport de la CIA daté de 2013 et déclassifié en 2015 rapportait que l'Agence avait bien couvert le meurtre de JFK. Son directeur de l'époque, John McCone, a dissimulé des informations aux investigateurs de la commission Warren, chargée de l'enquête sur l'assassinat. Notamment le fait que la CIA était entrée en contact avec Lee Harvey Oswald avant 1963, et l'avait mis sous surveillance après sa tentative de prendre la nationalité soviétique lors de son séjour en URSS entre 1959 et 1962. Mais pas au point, donc, de l'empêcher de se procurer une carabine Carcano par courrier, de se prendre en photo avec et de s'en servir pour tuer le président américain.
La théorie de Trump.
Donald Trump lui-même a participé au tourbillon de spéculations. En pleine campagne de la primaire républicaine, il avait affirmé que le père du sénateur Ted Cruz, un de ses rivaux d'origine cubaine, avait été vu en présence de Lee Harvey Oswald juste avant l'assassinat. "Que faisait-il avec Lee Harvey Oswald juste avant sa mort? C'est horrible", avait déclaré le futur président américain à propos de Rafael Cruz, lors d'une interview sur Fox News, citant le tabloïd sensationnaliste National Enquirer.
"Cet homme est un menteur pathologique", avait réagi, indigné, Ted Cruz qui s'est depuis rallié au président républicain. Un épisode que certains n'ont pas oublié. Citant le tweet du président, sous le compte @potus, annonçant qu'il autorisait la publication des documents, le démocrate Adam Schiff, a ironisé: "@POTUS, est-ce que cela veut dire qu'il va y avoir des révélations sur le père de Ted Cruz ?"
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