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El Roslino
Pékin reste toujours vigilant quant aux risques qui pèsent sur la stabilité financière en Chine.
Une agence de presse étatique s'inquiète de la forte hausse boursière de la société Kweichow Moutai, dont le cours a été multiplié par sept en 4 ans.
Sur le marché chinois, tout irait-il de nouveau trop vite ? C'est la question posée par une agence de presse d'Etat chinoise. Xinhua News s'est inquiété dans une dépêche de la flambée d'une action cotée à la Bourse de Shenzhen, Kweichow Moutai, évoquant le risque d'une correction. L'agence de presse relate en effet la possibilité que la société croisse à un rythme plus lent. Conséquence, l'action a chuté vendredi de 4 %.
Kweichow Moutai n'est pas n'importe quelle société. C'est un fabricant de spiritueux, notamment le Moutai (ou Maotai), la liqueur nationale de Chine, un alcool blanc à base de sorgho fermenté. L'entreprise a vu son cours doubler cette année, mais il a surtout été multiplié par sept depuis 2014 (Goldman Sachs a relevé son objectif de cours sur la valeur à 11 reprises), au point de peser aujourd'hui 110 milliards d'euros (trois fois celle de Pernod Ricard).
Semaine délicate à Schenzen.
La dépêche de Xinhua, a provoqué quelques tensions à la Bourse de Shenzhen, marché des valeurs de croissance chinoise . L'indice a perdu 2,8 % vendredi, portant son repli sur la semaine à 4,2 %, sa plus mauvaise performance depuis mai 2016. Une semaine difficile qui confirme la mauvaise passe traversée par ce marché depuis le début de l'année : - 1 %, pas vraiment le signe d'un marché en ébullition.
Kweichow Moutai pèse 110 milliards de dollars en Bourse, trois fois plus que Pernod Ricard et 40 milliards de plus que Diageo.
Pourtant, cette intervention, inhabituelle sur une simple action, de la part de ce média d'Etat témoigne du souci de Pékin de limiter les risques financiers en Chine. Confronté à une dette croissance, le gouvernement intervient régulièrement pour mettre un couvercle sur tout ce qui menace la stabilité financière, que ce soit sur le marché actions, l'immobilier et plus récemment le bitcoin . Avec en mémoire, le krach de l'été 2015 , qui avait fait disparaître 5.000 milliards de dollars de capitalisation.
Elle intervient aussi quelques semaines après le Congrès du PC chinois et à un moment où quelques doutes ressurgissent quant à la vigueur de la croissance chinoise. La production industrielle et les ventes de détail ont ralenti plus que prévu en octobre. Des restrictions dans les grandes villes ont aussi refroidi le secteur immobilier. Pour Oddo-BHF, la Chine redevient « un sujet de préoccupation. Le flux récent des données économiques chinoises est devenu un peu moins favorable qu'en début d'année ».
Goldman Sachs se montre en revanche plus optimiste. Dans son étude sur les 10 principaux thèmes de 2018, la banque ne croit pas « au risque de répétition de la panique sur la croissance mondiale » comme en 2015. « Nous pensons que le ralentissement sera politiquement et prudemment bien géré, ce qui devrait réduire les risques d'un choc négatif sur les actifs chinois », même si elle reconnaît que « les efforts pour freiner l'endettement excessif, les surcapacités industrielles et la pollution entraînent des risques ».
En attendant, Goldman Sachs continue d'apprécier les actions locales, « qui devraient bénéficier d'une croissance des profits solide et de valorisation raisonnable ».
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