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Message 1 Discussion postée le 06-07-2020 à 20:53:27

El Roslino
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Staline

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Staline.



Joseph Staline1, né le 18 décembre 18782 à Gori (Empire russe, actuelle Géorgie) et mort le 5 mars 1953 à Moscou.

Staline fut l'un des acteurs majeurs de l'histoire contemporaine. "Père des peuples" et fondateur des goulags, il est le grand vainqueur d'Hitler, le modernisateur de l'URSS et l'artisan d'une terreur généralisée.

Homme fort de l'URSS pendant plus d'un quart de siècle, Staline, né le 21 décembre 1879 à Gori (Géorgie) et décédé le 5 mars 1953 à Moscou (Russie), fut l'un des acteurs majeurs de l'histoire contemporaine. "Petit père des peuples" et fondateur des goulags, il a vaincu Hitler, modernisé l'URSS et a généralisé la terreur dans son pays. Doté d'une réputation d'homme médiocre et peu cultivé, Joseph Staline déploie en réalité un talent exceptionnel pour parvenir au sommet du pouvoir et y rester - il a dirigé pendant 20 ans la Russie. Peu importe si Lénine prônait son éviction, il se présente aux yeux du peuple comme le gardien du marxisme-léninisme face aux élites intellectuelles de la révolution.

De même, bolchevique et géorgien, il n'hésite pas à jouer l'identification avec les grands tsars Ivan le Terrible ou Pierre le Grand pour s'approprier le nationalisme grand russe. Dénué de compétences militaires, il se laisse attribuer le bénéfice de la victoire sur l'ennemi nazi. En somme, Staline sait pervertir tout élément susceptible de renforcer sa prééminence dans l'Etat et l'emprise de l'Etat sur l'individu. Mais derrière les images du Staline "politique", architecte du totalitarisme, la vie de l'homme semble obscure.

En fait, le "vojd", dont on affiche le portrait dans toutes les Républiques populaires, mène une vie austère et laborieuse qui se confond avec son seul objectif : le pouvoir. Manœuvrant dans l'ombre pour écarter ses ennemis, réprimant dans le sang toute menace pour son règne, Staline incarne, à l'instar de son "frère ennemi" Hitler, une image du tyran transposée au XXe siècle.

Staline jeune.

Joseph Vissarionovitch Djougachvili naît à Gori en Georgie dans une famille d'anciens serfs, pauvres et sans éducation. Si sa date de naissance reconnue est le 21 décembre 1879, on retient également le 18 décembre 1878, jour indiqué sur son extrait de naissance. Alors que son père cordonnier meurt dans une rixe en 1889, Joseph est envoyé au séminaire orthodoxe de Tiflis (Tbilissi) à l'âge de quinze ans.

A partir de 1898, il fréquente les milieux étudiants marxisants et supporte de moins en moins la discipline orthodoxe. Il est renvoyé du séminaire l'année suivante pour son manque d'assiduité et des lectures interdites. A partir de cette période, il met ses talents d'orateur hérités du séminaire au service du Parti socialiste. Il milite à travers le Caucase et notamment à Bakou, jusqu'à sa première arrestation en 1902. Condamné à l'exil en Sibérie, il s'échappe et reprend ses activités.

Staline et Lénine.

Telle sera la vie du jeune Djougachvili jusqu'en 1917 : une suite d'actions militantes et d'emprisonnements. Au sein de la mouvance bolchevique du Parti social-démocrate, il prend le surnom de Koba. Après avoir participé à la révolution de 1905, il rencontre Lénine en 1906. Koba prend alors un rôle important dans des hold-up destinés à remplir les caisses de la révolution, avec l'accord de Lénine. Alors que sa femme meurt en 1907, Koba est à nouveau arrêté l'année suivante.

La période courant de 1908 à 1912 est marquée par une succession d'arrestations et d'évasions ainsi que par l'ascension de Koba, devenu Staline, "l'homme d'acier". En 1912, Lénine l'appelle au Comité central du parti bolchevique et lui confie le journal révolutionnaire la Pravda. Parallèlement, grâce à son ouvrage "Le Marxisme et la question nationale", il se pose comme le spécialiste des nationalités au sein du Parti. Mais Joseph Staline est à nouveau arrêté en février 1913, pour être cette fois déporté à Touroukhansk, dans une région reculée de la Sibérie. A défaut de réussir une évasion, il devra alors attendre la révolution de 1917 pour retrouver sa liberté.

Staline et la Révolution russe.

En février 1917, la Russie est à nouveau en pleine ébullition politique. La révolution se traduit pour Staline par une libération et le retour parmi les cadres de la mouvance bolchevique. Reprenant les rênes de la Pravda dès mars, il est élu le mois suivant au Comité central. En accord avec Lénine sur la rupture nécessaire avec les mencheviks, il participe à la Révolution d'octobre. Membre du Politburo, commissaire du peuple aux Nationalités et très actif dans la guerre civile, Joseph Staline cumule déjà de nombreuses fonctions. Sur la question des nationalités, il suit dans un premier temps le point de vue de Lénine en faveur de l'autodétermination et l'égalité entre les peuples.

Pendant la guerre civile, il est remarqué pour ses actions radicales et ses capacités à gérer les situations difficiles avec sang-froid et sans états d'âme. Ainsi, il est chargé de récupérer des récoltes dans la région de Tsaritsyne (future Stalingrad, désormais Volgograd) pour sauver Moscou, mission qu'il accomplit avec succès mais au prix d'actions musclées. C'est d'ailleurs à cette époque que commence son différend avec Trotsky. Son action pour maintenir l'ordre à Saint-Pétersbourg est également une réussite. Il échoue en revanche en Pologne, où son refus d'envoyer des renforts à Varsovie mène à une défaite et est très critiqué.

Après sa nomination au secrétariat général du Comité central en avril 1922, vient le premier accroc sérieux avec Lénine, à propos des nationalités. Comme l'avenir le montrera, Joseph Staline fait peu de cas des identités nationales. Indirectement, il prône la domination russe dans son projet d'État fédératif commandé par Lénine.

Toujours favorable à l'égalité entre les peuples, celui-ci n'apprécie guère cette perspective. Il se méfie de plus en plus de celui qu'il nommait auparavant "le merveilleux Géorgien". D'ailleurs, en 1922, Lénine rédige une note souvent qualifiée de "testament politique" et dans laquelle il invite le Parti à se méfier d'un Staline "trop brutal", qui cumule trop de pouvoir et risque de s'en servir à mauvais escient.

Staline arrive au pouvoir.

Lénine a en effet perçu le rôle stratégique que prend le poste a priori formel de "secrétaire général du Comité central" quand la bureaucratie se renforce. Cela n'échappe pas non plus à Staline. Après la mort, en janvier 1924, du dirigeant historique de la révolution bolchevique, c'est un atout fondamental dans la course à la succession.

D'autant plus que les dirigeants, trop soucieux d'évincer Trotsky, ne prennent pas garde aux avertissements de Lénine concernant Joseph Staline. Ce dernier se positionne tour à tour à droite, puis à gauche. Ainsi, il élimine ses adversaires les uns après les autres, s'alliant avec les ennemis d'hier pour faire tomber un allié de la veille : Trotsky, Zinoniev ou encore Boukharine et Rykov chutent successivement, laissant le champ libre. Staline les élimine définitivement quelques années plus tard dans les procès de Moscou.

Parallèlement, Staline use d'un discours simplificateur qui lui donne l'agrément des nouveaux arrivants du Parti, souvent moins cultivés et d'origine plus modeste que les dirigeants historiques de la révolution. Il se clame véritable successeur orthodoxe de la pensée de Lénine, et s'emploie à faire oublier les désaccords des dernières années. Par ailleurs, il s'appuie fortement sur la bureaucratie - qui inquiétait Lénine - qu'il peut en partie contrôler. En 1929, Joseph Staline occupe tous les postes stratégiques et a évincé ses ennemis.

Il les remplace par des proches, des collaborateurs fidèles et dociles. Mais Staline ne s'est pas simplement imposé dans les cercles de pouvoir, il devient le "vojd" (le guide) du peuple et amorce le culte de la personnalité. L'URSS est mûre pour accueillir le stalinisme.

Les millions de morts de Staline.

Deux grandes actions engagées successivement en 1928 et 1930 illustrent la politique nouvelle que l'on nomme par la suite stalinisme : le premier plan quinquennal et la création du goulag. L'objectif des plans quinquennaux est de rattraper l'immense retard économique de l'URSS : l'industrialisation doit se faire à marche forcée. Ainsi, la NEP (Nouvelle politique économique) est supprimée et l'agriculture doit accepter une profonde réforme : la collectivisation de masse.

En effet, pour permettre à l'industrie de fleurir, Staline veut s'appuyer sur un large effort du monde paysan. Mais ce dernier n'adhère pas avec enthousiasme à cette nouvelle économie. Les kolkhozes, immenses fermes d'Etat, sont perçus comme un nouveau servage. Joseph Staline démontre qu'il n'est pas surnommé "l'homme d'acier" sans raison, et qu'il n'a pas perdu la fermeté qui le caractérisait lors de la guerre civile. Les ennemis de la réforme sont immédiatement assimilés aux ennemis de la révolution et donc du peuple. Parmi eux, les "koulaks" sont particulièrement mal considérés.

Une véritable guerre leur est livrée, donnant tout son sens au Goulag, lieu de déportation des ennemis du régime. Aux milliers d'exécutés et de déportés, s'ajoutent les millions de morts de la grande famine de 1932-1933. Staline, au courant de la situation, ne faiblit pas : la paysannerie se soumet.

Après avoir écarté dans les années 1920 ses adversaires potentiels dans les cercles restreints du pouvoir, Staline engage en 1936 la mise au pas de toute la société. C'est la période des grandes purges. Des milliers de fonctionnaires sont remplacés, des centaines exécutés dans tous les domaines de l'État et notamment dans l'armée. Les bolcheviques de la première heure servent d'exemples dans les procès de Moscou.

Mais les actions staliniennes ne se limitent pas à la bureaucratie et aux élites : de vastes campagnes, aidées par une juridiction d'exception, permettent l'arrestation de plusieurs centaines de milliers de personnes. C'est ce que l'on nomme la "Grande Terreur". Pendant longtemps, le rôle de Staline a été minimisé dans ces actions. Mais l'ouverture des archives après la chute de l'URSS a permis de démontrer son engagement.

D'ailleurs, il n'hésite pas, durant cette période, à autoriser l'arrestation et l'exécution de membres de sa belle-famille (de son premier mariage). A la fin des années 1930, entre 600 000 et 700 000 personnes auraient été exécutées tandis que l'URSS compte entre 5 et 10 millions de prisonniers politiques. Joseph Staline a mis en place un système totalitaire.

Staline et la Seconde Guerre mondiale.

Pendant qu'il tient le pays d'une main de fer, Staline doit pourtant s'inquiéter du contexte international et notamment de la montée des fascismes, violemment anti-communistes. Il cherche tout d'abord un soutien du côté des démocraties européennes, notamment l'Angleterre et la France.

Si la politique intérieure est à l'heure de la répression, les PC européens sont invités à collaborer avec les démocrates, tandis que l'URSS rentre dans la SDN en 1934. Mais URSS et démocraties occidentales sont animées de la même méfiance mutuelle. Chacun espère qu'Hitler enverra ses forces contre l'autre. Non convié à la conférence de Munich, Staline se tourne vers Hitler.

Il envoie Molotov signer le Pacte germano soviétique le 23 août 1939. Dès lors, Joseph Staline fait confiance à Hitler, ou tout du moins espère retarder l'échéance de la guerre, certainement conscient du retard technologique de l'URSS. Cela lui permet notamment d'annexer une partie de la Pologne et les Etats baltes, mais aussi de mesurer la faiblesse de son armée contre la Finlande.

Ainsi, le 22 juin 1941, malgré les alertes récurrentes données par les renseignements, l'URSS est prise au dépourvu face au lancement de l'opération Barbarossa. Une grande partie de sa flotte aérienne est détruite au sol avant même que l'armée ait eu le temps de réagir. Staline met du temps avant de donner des ordres.

La légende veut qu'il soit resté prostré plusieurs jours avant de réagir. En fait, il semble avoir pris le temps de la réflexion. Mais, de ce fait, l'armée recule, payant la perte de ses élites lors des grandes purges. Pourtant, cette défaite désastreuse est bientôt transformée au bénéfice du vojd. Face à la barbarie des nazis, Staline ressuscite et encourage le nationalisme grand russe. Refusant de quitter la ville de Moscou en péril, il s'identifie à la patrie et démontre une fermeté exemplaire. Les soldats partent au combat en chantant à sa gloire.

Mais c'est aussi avec cette même fermeté qu'il refuse d'échanger le Maréchal Paulus contre son fils prisonnier des Allemands. Celui-ci se suicide pendant sa détention. En 1945, devenu maréchal, Joseph Staline bénéficie d'un nouveau statut dans ses frontières comme à l'extérieur : il est l'homme qui a sauvé le peuple et celui qui a battu Hitler. La guerre lui a permis de renforcer le culte de la personnalité et de centraliser encore plus de pouvoirs. Le "père des peuples" est presque considéré comme un dieu, il est au faîte de sa puissance et de sa gloire.

Staline et la guerre froide.

Ainsi affermi, Staline replonge le pays dans la terreur durant les dernières années de sa domination. Si la guerre a permis une certaine libéralisation du régime, le retour à la paix favorise le retour à l'ordre. De surcroît, la guerre froide justifie un durcissement de l'idéologie. "L'impérialisme", synonyme de capitalisme, redevient l'ennemi premier, tandis que Tito remplace Trotsky dans le rôle du "déviationnisme".

De nouvelles arrestations ont lieu, comme lors de l'affaire de Leningrad. Staline pousse la logique totalitaire jusque dans ses extrémités. La culture, cible traditionnelle, est à nouveau sommée de se plier aux dogmes du réalisme. Réhabilité pendant la guerre, Chostakovitch, comme de nombreux artistes, est à nouveau condamné pour des tendances "bourgeoises" et "cosmopolites". Même la science doit avoir des conclusions convenables et arrangeantes pour l'Etat. Ainsi, Joseph Staline donne son soutien aux thèses de Lyssenko qui affirment que les acquis sont héréditaires.

Mort de Staline.

Staline est de plus en plus omniprésent dans toute la vie de l'URSS, mais le personnage est de moins en moins visible. Depuis que sa seconde femme s'est suicidée en 1932, il semble avoir renoncé à un nouveau mariage et à une vie sociale "classique". Il vit essentiellement entouré de ses très proches collaborateurs.

Il faut attendre septembre 1952 pour que le vodj daigne organiser le XIXe Congrès du Parti. Il s'est écoulé treize ans avant que se réalise un Congrès qui, jusqu'à la fin des années 1920, était annuel. Joseph Staline y fait une apparition courte où il annonce des réformes des institutions et accuse ses plus proches collaborateurs, comme Molotov, de connivence avec l'ennemi impérialiste. Quelques mois plus tard, la Pravda annonce un nouveau scandale : c'est le complot dit "des blouses blanches".

L'appel à la vigilance bolchevique et aux délations prédit de nouvelles purges massives. La nouvelle cible de Staline est le "cosmopolitisme", souvent synonyme de judéité. Nourrissant une paranoïa grandissante, Staline suit cette affaire de très près jusqu'au 5 mars 1953, jour où il meurt d'une attaque cérébrale. Les funérailles de Staline sont grandioses, à la hauteur du culte de la personnalité cultivé de son vivant. Les communistes du monde entier manifestent pour lui rendre hommage. Pourtant, en quelques mois seulement, les portraits de Staline disparaissent progressivement des murs soviétiques. En 1956, Khrouchtchev fait un rapport secret sur les excès de l'ancien dirigeant lors du XXe Congrès du PCUS. C'est le début de la déstalinisation.

Joseph Staline a en effet régné dans le sang. Entre les arrestations, les déportations, les exécutions massives et la famine de 1932, les victimes du régime se comptent en millions. Face à un tel bilan, on compare souvent Staline et Hitler, les deux bourreaux du XXe siècle et les créateurs d'un nouveau type de régime défini comme "totalitaire" par la philosophe Hannah Arendt. Dans le régime nazi comme dans le stalinisme, l'idéologie imprègne toutes les couches de la société et l'individu est presque nié au profit du "Volk" (le peuple) d'un côté et de la cause communiste de l'autre. Les outils de contrôle, et notamment répressifs, sont similaires : ainsi, le Goulag est l'équivalent du camp de concentration.

On peut également souligner l'admiration d'Hitler pour la capacité de Staline à soumettre la paysannerie, et l'antisémitisme manifeste de Staline à la fin de sa vie. Toutefois, ce dernier se distingue par sa capacité à se maintenir au pouvoir pendant 25 années. Pouvoir qu'il cherche à centraliser en déléguant le moins possible. Les divergences idéologiques sont également indépassables. Et, s'il a usé de déportations très ciblées sur certains peuples, Staline n'a jamais mis en place de système d'éradication systématique d'une population similaire à la Shoah. De surcroît, s'il a symbolisé la terreur d'un régime meurtrier, il fut aussi l'artisan de l'industrialisation très rapide de son pays, une avancée payée au prix fort.

STALINE : DATES CLÉS

21 décembre 1879 : Naissance à Gori (Georgie).

Joseph Vissarionovitch Djougachvili naît à Gori, en Géorgie. Son père et sa mère sont d'anciens serfs, émancipés lors de l'abolition du servage en 1861. La date de naissance de Staline est controversée depuis la découverte de son extrait de naissance, qui indique le 18 décembre 1878.

1889 : Mort de son père au cours d'une rixe.

1894 : Staline entre au séminaire orthodoxe de Tiflis (Tbilissi).

1899 : Exclusion du séminaire.

Staline est renvoyé du séminaire orthodoxe de Tiflis pour absentéisme. Il rejoint alors les militants socialistes et marxistes qu'il fréquente depuis un an pour militer. Beaucoup voient l'influence de ses études religieuses dans sa prose ponctuée de figure de style "messianiques".

Avril 1902 : Première arrestation.

Staline est arrêté pour ses pratiques politiques. Il est alors condamné à l'exil en Sibérie pour trois ans. Il parvient à s'échapper en 1904.

1905 : Organise la grève de Bakou lors de la révolution de 1905.

Décembre 1905 : Première rencontre avec Lénine.

1907 : Mort de sa première femme Ekaterina Svanidze, dite "Kato".

Mars 1908 : Nouvelle arrestation.

Envoyé à Vologda, il s'évade en juin 1909.

1910 : Staline à nouveau exilé.

Il s'échappe durant l'été 1911.

5 janvier 1912 : Ouverture de la Conférence du POSDR de Prague.

Au cours de la VIème conférence du Parti ouvrier social-démocrate de Russie, Staline entre au Comité central bolchevique.

Février 1913 : Staline est déporté à Touroukhansk.

A nouveau arrêté, Staline est déporté dans une région reculée de la Sibérie, proche du cercle polaire. Mais contrairement aux fois précédentes, il ne peut s'évader. Il sera libéré lors de la révolution de février 1917.

Avril 1917 : Staline est élu au Comité central du parti bochevique.

Depuis mars, Staline est également secrétaire de rédaction de la "Pravda".

Mars 1919 : Création du Politburo.

Staline intègre le "Politburo" lors sa création. Le bureau politique est le principal organe décisionnel des bolcheviques.

3 avril 1922 : Staline Premier secrétaire du PC.

Iossif Vissarionovitch Djougachvili, alias Joseph Staline, est élu secrétaire général du PC russe au cours du XIème Congrès du parti à Moscou. Ancien commissaire politique aux armées, Staline "l'homme de fer", est soutenu par Lénine. Mais le chef de l'URSS dira de lui quelques mois plus tard : "Je propose aux camarades de réfléchir au moyen de déplacer Staline de ce poste et de nommer à sa place un homme qui, sous tous les rapports, se distingue du camarade Staline par une supériorité, c'est-à-dire qu'il soit plus patient, plus loyal, plus poli et plus attentionné envers les camarades...".

En 1929, cinq ans après la mort de Lénine, Staline deviendra le maître incontesté de la Russie. Il restera au pouvoir jusqu'en 1953.

1928 : Premier plan quinquennal.

Staline supprime la Nouvelle politique économique (NEP) pour lancer le premier plan quinquennal, qui s'étale de 1928 à 1932. L'objectif est d'industrialiser rapidement l'URSS via une planification générale de l'économie. La croissance excédera les 20%, mais au prix de terribles efforts dans le monde paysan. Les kolkhozes, grandes coopératives d'Etat, remplacent les petites fermes, et la contestation paysanne engendre la déportation en masse des koulaks, les paysans riches.

7 avril 1930 : Création du Goulag.

Les camps de travail, instaurés sous Lénine en 1917, deviennent dépendants d'une branche du NKVD, le Goulag. Le terme désigne une abréviation de Glavnoïe Oupravlenié Lagereï (Direction générale des camps). Staline pérennise ainsi un des instruments de la Terreur rouge et généralise son utilisation. Des millions de prisonniers passeront par ces camps, qui représentent une réserve massive de travailleurs. En effet, ces camps qui ne concernent même pas 100 000 personnes à la fin des années 1920 connaissent sous Staline une forte inflation de leur population : environ 2 millions de personnes y sont enfermées à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Ignoré pendant longtemps en Occident, le terme Goulag sera popularisé après la parution de l'ouvrage de Soljenitsyne "L'Archipel du Goulag".

1932 : L'Ukraine décimée par la famine.

La politique de collectivisation et de dékoulakisation a des effets désastreux en Ukraine. L'URSS a en effet décidé de prélever plus de 40% des récoltes, ce qui provoque des manœuvres des paysans pour se soustraire à cette obligation. Face à cette situation, Staline réagit avec fermeté et fait déporter des milliers de paysans. Il s'ensuit une terrible famine qui provoque la mort de cinq à six millions de personnes entre 1932 et 1933. L'objectif de Staline est alors de réformer le système agricole ancestral et de briser les aspirations nationalistes ukrainiennes. En novembre 2006, l'Ukraine qualifiera cet événement de génocide. Il est désigné sous le nom d'Holodomor, "extermination par la faim".

1er décembre 1934 : Assassinat de Sergueï Kirov.

Sergueï Kirov, membre du Politburo et figure politique de Leningrad, est assassiné à l'Institut Smolny. Le meurtre est commis par un certain Leonid Nikolaïev, jeune partisan. D'après les autorités, c'est également l'expression d'un complot trotskiste ou zinoviéviste contre le pouvoir. C'est en fait l'occasion pour Staline de lancer ses grandes purges. Un décret permet de régler de manière expéditive le sort des condamnés et autres "gardes blancs". Après le "Centre de Leningrad", plusieurs organisations seront démantelées tandis que Zinoviev sera arrêté. Ceci donnera lieu aux grands procès de 1936.

2 mai 1935 : Laval et Staline signent un pacte franco-soviétique.

Le Français Laval signe avec Staline un pacte d'assistance mutuelle. Face à la montée du fascisme, les deux pays tentent de réactiver les liens privilégiés qu'ils avaient entre 1891 et 1917. Mais la France ratifie ce traité avec de grosses difficultés. Par ailleurs, ce traité n'inclut pas de convention militaire. De fait, il sera laissé de côté à cause du manque de conviction des deux partis. Finalement, la Russie se tournera vers l'Allemagne avec le pacte germano-soviétique de 1939.

31 août 1935 : L'exemplaire ouvrier Stakhanov.

Dans la nuit du 30 au 31 août 1935, l'ouvrier Aleksei Stakhanov extrait 105 tonnes de charbon en 6 heures de travail de la mine Irmino du bassin houiller de la rivière Donets. La norme est alors fixée à 7 tonnes. La propagande de Staline encourage les Soviétiques à suivre son exemple. Des portraits de l'ouvrier modèle sont affichés dans toutes les entreprises du pays et des systèmes de récompenses sont organisés pour stimuler les travailleurs.

18 juin 1936 : Purges staliniennes, les procès de Moscou.

Evénements symboliques des grandes purges staliniennes des années 1930, les procès de Moscou s'ouvre en URSS. Véritable mise en scène destinée à attiser la peur du complot, cette suite de procès permet de décimer l'avant-garde révolutionnaire de 1917. Presque tous les proches de Lénine seront exécutés à partir d'aveux irréalistes prononcés par les accusés. Lors du premier procès, dit des 16, Zinoviev et Kamenev sont deux des accusés. Ils sont censés avoir participé au meurtre de Kirov et à des "actes de sabotages" : le chef d'accusation est "contre-terrorisme trotsky-zinovievien". Le procès, expéditif, s'achève dès le 24. Les 16 accusés sont immédiatement exécutés.

23 janvier 1937 : Deuxième procès de Moscou.

Outil majeur des purges staliniennes, le deuxième procès de Moscou, ou procès des 17, met en cause essentiellement des responsables économiques. En tout, quatre procès décimeront les élites russes afin d'asseoir le pouvoir de Staline. A chaque fois, les motifs invoqués tournent autour de trahison trotskyste et de sabotage. Ils donnent lieu à des aveux fantaisistes pour finir dans le sang des accusés. Le premier procès mettait en cause des hauts dirigeants politiques, ce qui sera également le cas du quatrième. Ceci permet à Staline d'exécuter trois responsables politiques majeurs : Zinoviev, Kamenev et Boukharine. Quant au troisième procès, il décimera la tête de l'Armée rouge. La plupart des accusés sont condamnés à mort et exécutés le 30 janvier.

12 juin 1937 : Les purges staliniennes.

La campagne de purges lancée par Joseph Staline contre les prétendus trotskistes atteint le haut commandement de l'Armée rouge. Le maréchal Mikhaïl Toukhatchevski, ex-commissaire adjoint à la Défense soviétique, et huit autres officiers supérieurs, sont passés au peloton d'exécution. Entre 1936 et 1938, des millions de Soviétiques seront fusillés ou envoyés dans les goulags. Ce procès, accompagné de purges massives (remplacement de 80% des cadres de toutes les administrations), aura des conséquences désastreuses lors du début de la Seconde Guerre mondiale. Staline se prive en effet de ses meilleurs généraux.

2 mars 1938 : Le bloc des droitiers en accusation à Moscou.

Accusés de déviations et de trahison droitière ou trotskyste, Boukharine, Kirov et 19 co-accusés sont mis en accusation lors du dernier procès de Moscou. Là encore, les accusations reposent sur les aveux incroyables des prévenus : tentative d'assassinat sur Staline, connivence avec l'ennemi, espionnage... Parmi les accusés figure aussi Guenrikh Iagoda, un des artisans de la Grande Purge.

23 août 1939 : Le pacte germano-soviétique.

L'URSS et l'Allemagne signent à Moscou un pacte de non-agression valable pour 10 ans. Un protocole secret répartit leur zone d'influence en Europe de l'Est. Hitler, qui obtient ainsi la neutralité de l'URSS, déclarera la guerre à la Pologne le 1er septembre. Staline en profitera alors pour agresser la Finlande, annexer les pays baltes et envahir la Roumanie. Ce pacte sera rompu lorsque Hitler lancera une attaque contre l'URSS le 22 juin 1941.
17 septembre 1939 : Les Soviétiques entrent en Pologne

Une clause secrète du pacte germano-soviétique signé en août 1939 entre Hitler et Staline, permet aux deux puissances d'envahir l'une après l'autre la Pologne. Deux semaines après l'entrée des allemands à l'Ouest, les soviétiques passent la frontière à l'Est. Dès le mois d'octobre, les juifs sont enfermés dans des ghettos.

20 août 1940 : Assassinat de Trotski.

Léon Trotski est assassiné dans sa maison de Coyoacán, près de Mexico. Après la mort de Lénine en 1924, le révolutionnaire bolchevik a été éliminé du pouvoir par le secrétaire du Parti communiste, Staline. Il s'exila en 1928 et continua son combat politique contre le régime stalinien. Il échappa à plusieurs attentats et se fit construire une maison fortifiée au Mexique. Mais un agent de Staline parvint à y pénétrer et à lui planter un pic à glace dans la tête.

6 mai 1941 : Staline devient chef du gouvernement soviétique.

Staline remplace Molotov au poste de président du Conseil des commissaires du peuple, prenant ainsi pour la première fois une responsabilité officielle au sein de l'appareil d'état soviétique. Le secrétaire général du Parti communiste de l'URSS a su, depuis la mort de Lénine en 1924, éliminer ses rivaux et s'imposer comme seul maître de l'URSS. Il le restera jusqu'à sa mort en 1953.

22 juin 1941 : Opération "Barbarossa" en URSS.

Les troupes allemandes pénètrent en Union Soviétique. Nom de l'opération : "Barbarossa". Pourtant alerté par ses services secrets, Staline ne s'attendait pas à ce qu'Hitler rompe le pacte de non-agression signé deux ans plus tôt. Bien qu'ennemi du bolchevisme, le Premier ministre britannique, Winston Churchill, apporte aussitôt son soutien à l'URSS. La Wehrmacht, d'abord victorieuse face à une Armée rouge démoralisée, sera arrêtée par l'hiver avant d'atteindre Moscou. Considérant les Slaves comme des sous-hommes et le communisme comme leur principal ennemi, les nazis mèneront en URSS une guerre bien plus cruelle qu'à l'ouest. Cette attitude jouera en leur défaveur, stimulant le patriotisme russe au sein de toute la population.

28 novembre 1943 : Conférence de Téhéran.

Le premier ministre britannique Winston Churchill, et les présidents des Etats-Unis et d'URSS, Franklin Roosevelt et Joseph Staline, se rencontrent en Iran pour statuer sur le destin de l'Europe après la guerre. La France est exclue des négociations. Elle paie le prix de sa collaboration avec l'Allemagne. La Russie obtient la promesse des Etats-Unis d'un débarquement allié en France, alors que Churchill aurait préféré poursuivre l'offensive en Italie. Le projet américain est baptisé "opération Overlord". La date est fixée au mois de mai 1944. Les sorts de l'Allemagne et de la Pologne sont également évoqués, ainsi que la création d'une organisation mondiale de sécurité réunissant les 4 grands (future ONU) : Etats-Unis, Grande-Bretagne, URSS et Chine.

23 février 1944 : Staline saigne la Tchétchénie.

Accusés de collaborer avec l'Allemagne, les tchétchènes sont déportés massivement sur ordre du numéro un soviétique. A l'aube, 300 000 personnes sont conduites de force vers le Kirghizstan et le Kazakhstan. Dans les jours qui suivent, plus de 500 000 autres subiront le même sort. Des milliers d'entre eux meurent de froid, de faim ou d'étouffement dans les wagons qui les transportent vers les camps de travail.

4 février 1945 : Ouverture de la conférence de Yalta.

Alors que la guerre n'est pas encore terminée, Winston Churchill, Joseph Staline et Franklin Delano Roosevelt se rencontrent sur les bords de la mer Noire en Crimée, pour statuer sur le sort de l'Allemagne et du Japon après le conflit. Les Etats-Unis obtiennent l'appui de l'URSS pour vaincre définitivement les Japonais sur le front asiatique. Il est convenu que l'Allemagne sera démilitarisée et divisée en trois zones d'occupations (plus tard la France obtiendra elle aussi une zone). Enfin, les trois puissances se mettent d'accord pour laisser aux pays européens libérés le choix de leur destin. Mais dans la pratique, les territoires libérés par l'Armée rouge ne connaîtront pas d'élections libres (à l'exception de l'Autriche) et se verront imposer le communisme par Staline. C'est d'ailleurs une des causes du déclenchement de la Guerre froide.

17 juillet 1945 : Conférence de Postdam.

Alors que la Deuxième Guerre mondiale n'est pas encore terminée, les représentants des États-Unis (Truman et Byrnes), de l'URSS (Staline et Molotov) et de la Grande-Bretagne (Churchill et Eden) se réunissent à Potsdam, au Sud-Ouest de Berlin, pour débattre du sort de l'Allemagne. La France n'est pas conviée. La conférence annonce le début de la "dénazification". Chaque puissance alliée aura sa zone d'occupation délimitée en Allemagne. Les trois pays se mettent également d'accord sur la formation d'un conseil des Cinq Grands (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, URSS), chargé d'assurer la paix avec les anciens alliés du Reich. Ils posent ainsi les prémices de l'ONU.

2 août 1945 : Le sort de l'Allemagne réglé à Potsdam.

La conférence de Postdam se clôt en ayant scellé le sort de l'Allemagne : celle-ci est séparée de l'Autriche, elle perd une partie de son territoire au profit de la Pologne et de l'URSS, et enfin, elle est découpée en trois zones d'occupation (la zone française sera décidée plus tard). La conférence a également été l'occasion de redessiner les frontières de la Pologne et de lancer un ultimatum au Japon. Alors que Roosevelt a annoncé à Staline que les Etats-Unis maîtrisent la bombe atomique et que des tensions commencent à apparaître au sujet de l'Europe centrale, Potsdam est le dernier lieu qui reçoit les trois Alliés. Bientôt, la Grande Alliance se disloquera pour laisser place à la Guerre froide.

24 juin 1948 : Début du blocus de Berlin.

En riposte à la décision des Alliés de violer les accords de Postdam en fusionnant les zones d'occupation américaine, anglaise et française et en instaurant le Deutschemark, Staline décide d'établir un blocus autour de Berlin. Face à ce blocage, les occidentaux ne mettront que deux jours pour trouver une solution qui évite la guerre et dont l'efficacité, tant factuelle que symbolique, est garantie : il mettent en place un blocus aérien pour ravitailler la ville. Mais désormais, la rupture entre les deux blocs, et par conséquent entre les deux Allemagnes, semble entérinée. Même si le blocus dure moins d'un an, Berlin-Ouest revêt son statut d'enclave pour plus de quarante ans.

5 octobre 1952 : Ouverture du XIXème Congrès du Parti communiste.

Le XIXème Congrès du Parti communiste s'ouvre à Moscou, plus de treize ans après le précédent. Six mois avant sa mort, Staline ne fait qu'une brève intervention. C'est pourtant lui qui dispose à présent de la majorité des pouvoirs qu'il a su concentrer et conserver pendant la guerre. D'ailleurs, ce Congrès n'est pas l'occasion de présenter de grandes ambitions pour l'avenir, sinon par le doublement des membres du Comité central et la suppression du Politburo au profit d'un praesidium.

3 décembre 1952 : Purges Staliniennes, le procès de Prague.

A Prague, le procès spectaculaire de 14 hauts dirigeants du parti communiste tchécoslovaque se termine par la condamnation à mort de 11 d'entre eux. Les hommes sont accusés d'avoir comploté pour écarter le PC de Tchécoslovaquie. Durant le procès, les accusés sont forcés d'avouer des crimes politiques absurdes, leur chef Rudolf Slansky déclarant avoir lui-même organisé l'arrestation de ses collaborateurs. Les 14 prévenus, essentiellement des juifs, sont inculpés de trahison au profit d'Israël.

13 janvier 1953 : Complot des blouses blanches.

C'est par l'intermédiaire de la Pravda que Staline annonce sa nouvelle purge. Le motif invoqué est à nouveau la suspicion de complot. Il touche des médecins du Kremlin, d'où le nom de "complot des blouses blanches". Suspecté de l'assassinat de Jdanov, ces derniers payent avant tout l'antisémitisme et l'anti-cosmopolitisme de Staline, qui ont déjà conduit au procès de Prague. Certainement prémices d'une nouvelle campagne de purge contre une grande conspiration imaginaire, ce complot sera désamorcé après la mort de Staline et ses accusés blanchis.

5 mars 1953 : Mort de Staline.

A 21h50, Joseph Vissarionovich Djougachvili meurt dans sa datcha des environs de Moscou, victime d'une hémorragie cérébrale. Il a 73 ans. Appelé Staline, "l'homme d'acier" en russe, il a dirigé la Russie durant plus de 20 ans. A sa mort, toutes les organisations communistes du monde orchestrent des manifestations de deuil conformes au culte de la personnalité que Staline avait instauré. La communauté internationale rend hommage au vainqueur de Stalingrad, qui a libéré la Russie du nazisme durant la Seconde Guerre mondiale. Son "règne", symbolisé par des collectivisations massives et une période de répression sans précédent, aura des conséquences désastreuses sur la Russie et l'ensemble de ses dominions communistes.

24 février 1956 : Khrouchtchev dénonce les crimes staliniens.

Lors du XXème Congrès du Parti communiste d'URSS, le Premier secrétaire Nikita Khrouchtchev brosse un bilan désastreux des années Staline (1941-1953). Pendant sept heures, il lira un rapport édifiant sur les "purges staliniennes", et remettra en cause les qualités militaires du "petit père des peuples". Ces accusations provoqueront la scission du PC d'URSS avec le PC chinois de Mao Tsé-toung, qui défendra la mémoire de Staline.