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Alex31
Quelle que soit l'activité de montagne pratiquée, l'absence de toilettes est commune. Voici donc nos conseils pour laisser la nature vierge de votre passage après avoir fait vos besoins.
Le sujet peut paraître puéril, provocateur, indiscret, gênant, mais qui pose ses pieds sur les sentiers des Vosges, des alpes ou même de nos belles Pyrénées et d'ailleurs, sait bien que l'art et la manière de soulager ses intestins en pleine nature est un acte peu ou prou inévitable. L'accomplissement de ce besoin laisse une signature particulière qui devrait se faire discrète jusqu'à en devenir invisible, mais le plus souvent cette signature est une sorte de cairn malfaisant. Allons donc chier discrètement.
Si, en de rares endroits, on trouve quelques toilettes sèches sur des parkings ou au pied de falaises, cela reste exceptionnel et c'est dommage. Cela n'excuse pas le fait que le visiteur laisse en général ses excréments bien visibles, signalés d'une volumineuse chiffonnade de papier blanc ou rose, épais et résistant à l'eau, le tout parfois abrité d'une petite pierre...
Voyons comment créer un W.-C. ad hoc, et surtout comment minimiser les traces laissées
Voyons donc comment créer un W.-C. ad hoc, et surtout comment minimiser les traces laissées. En clair : merci de laisser les lieux aussi propres que vous auriez aimé les trouver en entrant.
Alex31
Choisir son endroit : un sol meuble, rincé par les pluies, non privé.
Ce lieu ne peut évidemment pas se trouver en plein milieu d'un chemin ou d'une clairière ! Mais si se placer à l'abri des regards est un confort personnel, il ne faut pas pour autant oublier quelques points importants :
-- Évitez de choisir un lieu entièrement abrité des intempéries, sous un surplomb ou dans une grotte. Vos excréments y resteront d'autant plus longtemps.
-- Ne choisissez pas non plus un sol dur ou rocheux.
-- Le lieu de votre abandon devra aussi être à bonne distance de tout cours d'eau et des pentes le dominant directement.
-- Un champ d'herbe est destiné à être fauché, ce n'est donc pas non plus un lieu adéquat.
Comme quoi ça peut être glissant comme histoire !
Pour l'anecdote, un agriculteur dans un village avait confiait récemment son désarroi quand, lorsqu'il coupe les foins, il doit sans cesse débarrasser la barre de coupe des excréments et du papier W.-C. que des grimpeurs posent dans son champ, placé à proximité du sentier d'accès à la falaise !
En résumé, le lieu convenable est un sol meuble, à l'écart des passages et visiblement non utilisé pour un quelconque usage agricole ou autre.
Comme quoi, c'est pas toujours évident de ramasser...
Alex31
Préparer le recueillement de votre offrande en creusant un petit trou.
Le choix d'un endroit où le sol est meuble permet d'enterrer les excréments.
Le principe est simple et facile. Le randonneur ou le grimpeur emporte au préalable une petite pelle, comme celle qu'utilisent les jardiniers pour repiquer des salades ou d'autres plans. C'est une sorte de truelle courbée, on en trouve de très légères et efficaces en plastique dur. Il est possible d'utiliser à cet effet une petite pioche, comme celle qu'avaient placée les équipeurs de la falaise de Claret à disposition des grimpeurs. Quant aux alpinistes, ils pourront utiliser leur piolet.
À l'aide de l'outil faire un trou d'une vingtaine de centimètres de profondeur. Ensuite la devise est simple : chier dur ou chier mou mais chier dans le trou (une devise de grand-mère) puis refermer le trou sans y laisser votre papier !
Pourquoi ? Parce qu'au mieux, la dégradation du papier toilette est très lente (1 à 2 mois). Pire encore est celle des mouchoirs en papier. Quant aux lingettes imprégnées, elles sont faites d'une matière synthétique absolument non dégradable.
Alex31
Faut-il utiliser ou non du papier toilette ?
La moins mauvaise solution est de se doter de papier toilette biodégradable, qui se compostera plus rapidement dans la terre. Mais le risque est que même enterré, le papier revienne toujours à l'air libre. Prendre le temps de recouvrir le trou de pierres, pour laisser le tout invisible, est indispensable.
Alors, comment faire si on ne souhaite pas utiliser de papier en pleine nature ? Les amis bédouins du Wadi Rum en Jordanie ironisent souvent sur la manière d'opérer des Occidentaux et des quantités de papier qu'ils abandonnent dans le désert. Là-bas, dans le sable, inutile de compter sur une dégradation naturelle, des années plus tard c'est encore là.
Brûler le papier n'est pas une meilleure solution, la combustion est incomplète et l'on retrouve partout des morceaux de papier. Quelle que soit la région, ne tentez pas de brûler votre papier souillé pour échapper à son transport, c'est inefficace et, de plus, un incendie de forêt est un risque permanent et réel !
Il n'y a que deux solutions possibles : remporter son papier ou utiliser la main gauche et de l'eau ! Les Bédouins usent de la seconde et n'ont pas tort. Vis-à-vis de la première solution, un seul comportement est viable : remporter son papier. Pour cela, rien de plus simple, avoir un sachet du type "Ziploc" dans lequel on place le papier utilisé jusqu'à la prochaine poubelle.
La solution joker, est de se servir des larges feuilles de certaines plantes, à condition d'en trouver. C'est un parti-pris de secours, car cela abîme la végétation.
Alex31
En paroi : un récipient à monter avec soi.
Les grimpeurs de big wall tirent tout au long de leur ascension un sac de hissage avec en dessous de celui-ci un récipient répondant au joli nom de shit box ou encore poop tube. On l'aura compris, en ces lieux verticaux, les grimpeurs emportent leur W.-C., même si subsistent quelques hauts lieux fétides comme le camp VI dans la voie du Nose sur El Capitan dans la vallée du Yosemite, passant pour être le W.-C. le plus vertigineux du monde.
Lors d'ascensions tel que du Nose, y en a qui ont utilisé un bidon étanche comme ceux qu'emportent sous terre les spéléos pour moult usages. Ce système est bien plus pratique, on insère un sac poubelle principal dans lequel sont placés les sacs plastique à usage unique soigneusement refermés. La large ouverture du bidon présente un avantage qu'il est inutile de décrire.
Ailleurs, pour d'autres ascensions d'une durée plus courte, une simple combinaison de sacs poubelle résistants sera bien suffisante pour épargner les suivants d'une offrande nauséabonde entre les pieds.
Alex31
Pour conclure : Le kit parfait.
Randonneur, grimpeur, alpiniste, le besoin nous est commun. Voici donc quelques éléments matériels pour être à l'aise et laisser propres les lieux que nous aimons :
-- Une petite pelle ou truelle de jardinier légère ;
-- Un sachet plastique pour congélation avec fermeture "Ziploc" de taille moyenne dans lequel on placera le papier usagé ;
-- Un petit sachet plastique avec votre - petite - réserve de papier.
Voilà, c'est tout et c'est suffisant. Plus d'excuses pour ponctuer la nature d'étrons emballés de blanc ou de rose.
Alex31
Et ailleurs comment font-ils ?
Les Américains sont assez intransigeants sur ce thème. Signalons au passage que les propriétaires de gentils toutous sont sommés de remporter les productions de leur animal dans un petit plastique que l'on trouve à peu près partout dans des distributeurs.
Au départ des sentiers, dans les parkings d'Indian Creek ou de Red Rocks - entre autres - l'association Leave no trace met à disposition des kits contenant un sachet plastique en plusieurs épaisseurs avec dedans un activateur bactériologique permettant de recueillir son caca afin de ne pas l'abandonner dans la nature et de le transporter sans odeur. Ce petit kit est vendu aussi pour le camping sauvage et bien d'autres situations. Cela fonctionne parfaitement.
Voilà, chers amis des falaises, montagnes ou sentiers, nous espérons que ce petit intermède un poil scatologique ne vous aura pas trop offusqués. Bien sûr nous savons que vous êtes, chers internautes, irréprochables sur le sujet et d'ailleurs, toutes les mauvaises surprises évoquées ne sont que de purs cauchemars jamais vécus...
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