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Message 1 Discussion postée le 08-11-2020 à 13:30:42

El Roslino
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Joe Biden

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Joe Biden.



Le vainqueur de la présidentielle américaine de 2020, Joe Biden, vient de Pennsylvanie, un Etat du Nord-Est des Etats-Unis qui a finalement fait basculer l'élection en lui offrant la victoire. Principalement connu en France pour avoir été le vice-président de Barack Obama pendant huit années, cet homme secret, a bâti une longue carrière politique à partir des ses origines modestes. Un parcours qui aura aussi été fait de drames et qui sera parfois terni par une incroyable propension aux maladresses verbales, qui l'aura poursuivi jusqu'au bout de cette élection...

Les "huguenots" sont les protestants du royaume de France et de Navarre lors des guerres de Religion de la seconde moitié du 16e siècle. C'est sous ce nom qu'ils ont été en conflit avec les catholiques.
Mais ce sont aussi les protestants émigrés hors de la France par vagues, du 16e au 18e siècle, suite, justement, aux tensions religieuses et aux persécutions. Des départs précipités, entre autres, vers les Amériques. Or, la grand-mère paternelle de Joe Biden, Mary Elizabeth Biden (née Robinette, son célèbre middle name) descend de huguenots français qui ont émigré en Angleterre, puis en Pennsylvanie.

Le 20 novembre 1942, Joe Biden naît à Scranton, une ville de 80 000 habitants dans le Nord-Est de la Pennsylvanie, dans laquelle il passe ses dix premières années. Il grandit dans une famille catholique irlandaise modeste, au sein d'une fratrie nombreuse.

Dans une biographie dont le JDD a publié fin 2020 des extraits exclusifs, "Joe Biden, le pari de l'Amérique anti-Trump" (Sonia Dridi, Ed. Rocher), les amis d'enfance de Scranton de Joe Biden, Charlie, Tommy et Larry, le décrivent comme un garçon "amusant, fédérateur, un 'leader" qui aime prendre des risques (...), un peu le Tom Sawyer du coin". Il est aussi décrit très jeune comme un bourreau des coeurs, beau, séduisant et intelligent. Et fidèle en amitié : les trois compères étaient tous présents pour son investiture à la vice-présidence, en 2009.

Toujours dans la biographie de Joe Biden dont le JDD a publié des extraits exclusifs, le bégaiement dont souffrait l'homme politique pendant l'enfance est évoqué sans détour. "Un jour, à l'école Saint-Paul, sœur Eunice se moque du petit Biden qui a du mal à prononcer son nom de famille". La soeur répète en bégayant : "Mr Bu-bu-bu-Biden !" Le petit Joe Biden se sent tellement humilié et en colère qu'il quitte la classe en courant. Sa mère, pourtant "timide et très respectueuse de l'Eglise" recadrera vertement la religieuse.

Si Joe Biden confie avoir ressenti "rage et honte" jusqu'au lycée à cause de son handicap, sa petite soeur, Valerie, assure que son bégaiement fut formateur : "Il savait ce que c'était d'être différent et d'être la cible de moqueries."

Joe Biden porte le même patronyme que son père, auquel est accolé "junior". Ce père décédé en 2002 qui, peu après avoir fondé sa famille, avait connu la pauvreté. D'après l'auteur de la biographie "Joe Biden" (éditions Edito), le spécialiste de la politique américaine Jean-Eric Branaa, le père de Joe Biden reste le héros n°1 du candidat démocrate.

Le biographe raconte que Joseph Biden père avait notamment eu le cran de quitter un poste de directeur des ventes chez un concessionnaire automobile parce que le patron avait cru drôle, à Noël, de verser sur une piste de danse un seau plein d'argent pour voir ses ouvriers se battre en ramassant les pièces.

Le candidat Biden mentionne aussi fréquemment cette citation dans ses discours de campagne : "Mon père a toujours dit : 'Champion, la mesure d'un homme n'est pas la fréquence à laquelle il tombe, mais la vitesse à laquelle il se relève.'"

Le 7 novembre 1972, à 29 ans, Joe Biden devient le plus jeune sénateur américain de l'histoire du pays. C'était sa première grande campagne électorale. En 1972, alors que les cases "avocat" et "conseiller municipal" sont déjà cochées dans son CV, il est en effet élu sénateur du Delaware, face à un vétéran de la politique... soutenu par le président Nixon.

Quand il apprend sa victoire, Joe Biden se trouve avec sa famille dans une chambre d'hôtel. Il se souvient : "Je crois que nous étions tous un peu choqués. Tout cela semblait irréel". Il représentera l'Etat du Delaware à la chambre haute du Congrès (organe législatif des Etats-Unis) jusqu'en 2009, devenant un membre central de la Commission des affaires étrangères.

Dans "Joe Biden", le biographe Jean-Eric Branaa analyse les relations tumultueuses de l'homme politique avec la presse. Le spécialiste estime que la distance entre les médias et l'ancien vice-président s'est creusée à partir des 30 ans de Joe Biden, quand celui-ci a été touché de plein fouet par un drame familial brutal en perdant sa femme et sa fille dans un accident de voiture.

Les journalistes ont alors talonné Biden, qui a refusé de leur laisser prise sur son existence. Branaa souligne qu'à l'époque, le père de famille endeuillé "ne veut pas que l'on parle de sa vie privée". De quoi créer de la distance avec certains journalistes et entraîner de "gros problèmes avec la presse", car on lui reprochera sa fermeture, vue comme l'expression d'un sentiment de supériorité.

Joe Biden élève quelques années seul ses deux garçons, avant de rencontrer une certaine Jill Jacobs, en 1975. Deux ans plus tard, celle-ci deviendra Jill Biden, et à la date où nous écrivons, ce mariage a atteint sa 43e année. Enseignante passionnée et doctorante en anglais, c'est elle qui prendra sous son aile les deux enfants orphelins de mère, qui l'ont considérée selon Vanity Fair "comme une seconde mère". De cette nouvelle union naîtra aussi une petite Ashley, en 1981.

Jill Biden confiait, lors d'un discours le 18 août 2020 dans une salle de classe du Delaware :  "Comment réunir une famille brisée ? De la même façon que vous unifiez une nation, avec amour et compréhension, et avec des petits gestes de gentillesse. Avec courage. Avec une foi inébranlable". Dans ce même discours, l'ancienne "second lady" s'est souvenue d'une phrase que Joe Biden disait souvent à ses deux garçons dans les premières années de relation du couple : "Maman nous a envoyé Jill".

Est-ce un hasard si les deux épouses successives de Joe Biden ont été des enseignantes ? S'il lui arrive encore de bégayer, l'homme a d'ailleurs surmonté son trouble du langage avec panache. Dans la biographie "Joe Biden, le pari de l'Amérique anti-Trump", on apprend ainsi qu'ado, "déterminé à combattre ce ­bégaiement, il récite tous les soirs ­devant le miroir des passages des livres du poète américain Ralph Waldo Emerson et de l'Irlandais William Butler Yeats. Même épuisé, découragé, il n'abandonne pas".

A la cérémonie de remise des diplômes de son lycée, dans le Delaware, en 1961, devant des centaines d'élèves et de parents, "Les mots lui viennent ­facilement, les phrases s'enchaînent sans anicroche, il ne bégaie plus".
L'ex-élève frustré dira même : "Vaincre mon bégaiement m'a enseigné l'une des leçons les plus importantes de ma vie : lorsque l'on se fixe un but, il n'y a rien que l'on ne puisse pas faire."

La campagne présidentielle de 2020 est en fait la troisième campagne présidentielle de Joe Biden après celle de 2008 et celle de 1988. Et à la fin des années 80 justement, le démocrate alors âgé d'une bonne quarantaine d'années a subi deux ruptures d'anévrismes, qui ne lui ont pas laissé de séquelles visibles. Peu après, une embolie pulmonaire a bien failli le laisser sur le carreau, au point qu'on lui a alors "administré les derniers sacrements" rapporte Libération.

Fin 2019, désormais âgé de 77 ans, l'adversaire de Donald Trump a d'ailleurs publié un bilan médical tout récent afin de dissiper les soupçons sur son état de santé fragile. Le médecin l'y décrit comme un septuagénaire "vigoureux, apte à remplir avec succès les fonctions de la présidence dont celles de chef de l'exécutif, chef de l'État et commandant en chef", listait NBC News dans la foulée.

La soeur cadette du candidat démocrate à l'élection présidentielle américaine, Valerie Biden Owens, 74 ans, se révèle être "une soeur d'armes indispensable", comme la décrit la reporter du monde à Washington Stéphanie Le Bars. C'est elle qui coordonne les campagnes de son frère depuis le commencement de sa carrière politique, au début des années 70, et qui lui a permis de remporter sept fois d'affilée son siège de sénateur du Delaware.

Elle encore qui prépare les répliques de Joe Biden avant les débats télévisés. Ex-enseignante devenue consultante politique, elle a aussi accompagné son frère à deux reprises dans ses tentatives ratées pour briguer l'investiture démocrate aux élections présidentielles de 1988 et 2008.

Pour la campagne 2020, Valerie n'avait pas de titre officiel mais a joué le rôle de "spin doctor", omniprésente dans l'entourage de son frère et "conseillère à part entière", souligne la correspondante Stéphanie Le Bars.

Elevé à Scranton, en Pennsylvanie, puis à Wilmington, en Caroline du Nord, Joe Biden, fils d'une femme au foyer et d'un vendeur de voitures, s'est largement appuyé sur ses origines modestes pendant sa carrière pour séduire les électeurs. Dans la biographie "Joe Biden, le pari de l'Amérique anti-Trump", de la journaliste basée à Washington Sonia Dridi, on apprend que, "par exemple, il aime répéter qu'on le surnomme 'Middle-Class Joe', 'Joe classe moyenne', sauf que c'est lui qui s'est donné ce surnom et qui l'emploie à longueur de discours".

Peu avant de déclarer sa candidature à la présidentielle, fin 2018, dans le Kentucky, il lançait ainsi habilement : "Je sais qu'on m'appelle 'Middle-Class Joe'. Ce n'est pas censé être un compliment. Cela veut dire que je ne suis pas très ­raffiné. Mais je sais ce qui fait de ce pays ce qu'il est : des gens ordinaires qui font des choses extraordinaires."

Employer un discours de "M.Tout le monde" fait décidément partie des habitudes (et des redites) de Joe Biden pendant ses campagnes. En 2015, alors qu'il s'exprime dans l'Iowa, il dira encore de son surnom 'Joe classe moyenne' : "À Washington, ce n'est pas un compliment. Si je fais partie de la classe moyenne, alors je ne suis pas quelqu'un de distingué. Mais je sais une chose : c'est la classe moyenne qui a construit ce pays."

Et le gamin de Scranton n'hésite pas à injecter une touche d'humour dans ses différentes versions de la même histoire. Comme dans le New Hampshire, en 2012, en campagne pour faire réélire Obama : "Je ne vis plus de la même façon que j'ai grandi. J'ai une très belle maison et vous me payez bien. Mais je n'oublie pas, je n'oublie pas." Son langage est d'ailleurs souvent "familier, populaire", précise Sonia Dridi. "Il emploie régulièrement, dans ses discours, le terme folks, qui signifie 'les amis, les gars'".

En tant que sénateur, Joe Biden s'est montré très actif, aussi bien en terme d'affaires internationales que de justice. L'auteur de la biographie "Joe Biden", Jean-Eric Branaa, écrit ainsi que "sa capacité extraordinaire de résilience a fini par être citée en exemple, alors que le pays était en souffrance profonde".

Le septuagénaire a notamment plusieurs faits d'armes à son actif en matière de droits des femmes, parmi lesquels son combat contre le viol, y compris le viol conjugal, et pour l'avortement. De quoi favoriser le soutien des féministes, bien que plusieurs femmes aient aussi accusé Joe Biden de gestes déplacés.

Mi-2019, l'ex-vice-président a aussi fait polémique pour sa position sur l'avortement, car il soutenait un usage du fonds publics de financement des avortements des Américaines les plus modestes strictement limité aux cas de viols, d'incestes et de danger pour la mère.

En fin de premier mandat, le président Obama, à nouveau candidat, et ses conseillers, tergiversaient sur le fait de soutenir officiellement ou non le mariage gay, sans perdre de voix dans les Etats clés. La Maison-Blanche, paralysée par l'enjeu, se donne jusqu'à septembre pour trancher. Le vice-président Joe Biden surprendra tout le monde en déclarant le 6 mai 2012 : "Je suis tout à fait à l'aise avec le fait que les hommes qui se marient avec des hommes, les femmes qui se marient avec des femmes et les hommes et les femmes hétérosexuels aient exactement les mêmes droits."... se positionnant publiquement avant Obama. Le 9 mai 2012, ce dernier suit le mouvement et devient le premier président américain en exercice à se déclarer en faveur du mariage homosexuel. Biden conserve depuis le soutien d'une large part de la communauté homosexuelle.

"Accolade prolongée", "baiser sur la tête" sans consentement... Dans la biographie "Joe Biden" sont évoqués les reproches de "comportements déplacés" dont le démocrate a fait l'objet de la part de "plusieurs femmes".
Plus grave encore, une ex-assistante, Tara Reade, 56 ans, l'accuse de l'avoir agressée sexuellement en 1993, quand il était sénateur et qu'elle travaillait pour son équipe à Washington. Sans véritable "échanges de mots", relate pour la première fois publiquement la victime présumée dans un podcast diffusé le 25 mars 2020, Joe Biden "m'a mise contre le mur", embrassée et "il m'a pénétrée avec ses doigts".

Le 1er mai 2020, l'adversaire de Donald Trump dans la course à la présidence américaine, qui se présente comme un "avocat" inlassable de la cause des femmes, a martelé, dans un entretien sur la chaîne MSNBC et face à cette accusation qui empoisonnait sa campagne : "Cela n'est jamais arrivé, point à la ligne".