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Alex31
Geipan : qui se cache derrière le très sérieux "bureau des ovnis", à Toulouse ?
Depuis 1977, un minuscule service du Cnes basé à Toulouse récolte et analyse les observations de phénomènes spatiaux non identifiés. Avec l'objectif, quand c'est possible, d'apporter une réponse scientifique.
Il y a ceux qui passent leur temps à scruter le ciel à la recherche d'un signe de vie extraterrestre et ceux qui, sans rien demander, se retrouvent confrontés à un phénomène qu'ils sont incapables d'expliquer. Boules de feu qui traverse le ciel, engin volant aperçu plus ou moins furtivement, points ou faisceaux lumineux... "Face à de telles observations, le premier réflexe c'est souvent de se convaincre soi-même que l'on n'est pas fou. Certains n'osent même pas en parler", explique Roger Baldacchino.
"Pan" plutôt qu'"Ovni"
Ne demandez pas au Geipan de vous parler d'Ovni. Ce que ces scientifiques étudient, ce sont des phénomènes aérospatiaux non identifiés. Des Pan. Contrairement à ce que le premier acronyme désigne, ces phénomènes inexpliqués ne sont pas uniquement liés à des objets. Mais c'est aussi une question de perception. Car le mot Ovni renvoi dans l'imaginaire collectif aux extraterrestres et aux soucoupes volantes. Soucoupes volantes... Voilà un terme bien peu scientifique. On le doit à un journaliste qui, en 1947, qualifiera ainsi l'observation faite par Kenneth Arnold aux États-Unis, à bord de son avion privé. Pourtant, c'est bien des « disques ricochant sur l'eau » que le principal intéressé avait décrit.
Alex31
Cet ingénieur de formation et ancien sous directeur sur des programmes de lancement spatiaux en Guyane est aujourd'hui à la tête d'un minuscule mais néanmoins très sérieux Groupe d'études et d'informations sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés, le Geipan. Son rôle ? "Nous avons à charge de récolter et d'analyser les témoignages humains français d'observations de l‘espace considérées comme étranges." Un véritable bureau des Ovnis créé dès 1977 au sein du Centre national des études spatiales (Cnes), et aujourd'hui encore basé à Toulouse. Peu connu au sein même de l'institution, le Geipan est récemment sorti de l'ombre en devenant le héros de l'excellente série OVNI(s), diffusée sur Canal +.
Chaque année, ces enquêteurs un peu spéciaux reçoivent plus de 600 signalements. Leur mission : utiliser toutes les connaissances de la science et les outils de pointe du Cnes pour apporter au grand public une explication rationnelle. "En quarante ans d'existence, nous avons acquis une certaine expérience de ce qui peut induire les gens en erreur", confie Roger Baldacchino.
Alex31
Un avion militaire pris pour une soucoupe
Le directeur du Geipan fait notamment allusion à cette "soucoupe volante" observée par quatre automobilistes du petit village de Conches-en-Ouche, dans l'Eure, en février 2016. L'analyse des trajectoires radar mises à disposition par l'armée permettra de démontrer que le "triangle stationnaire émettant des cônes de lumière" décrit par les témoins était en réalité un avion de transport militaire Hercule C-130. C'est pour apporter une réponse à des citoyens circonspects que le Gepan - sans le "i" - a vu le jour il y a plus de quarante ans sous l'impulsion de Claude Poher, le premier directeur, et d'Yves Sillard, alors à la tête du Cnes. "C'était une époque où l'ufologie explosait, notamment aux États-Unis. Ils étaient persuadés que beaucoup d'observations pouvaient s'expliquer de manière technique. On se base encore sur la méthodologie qu'ils ont mise en place".
avion de transport militaire Hercule C-130
Rassurez-vous, le budget de fonctionnement du Geipan ne fera pas exploser vos impôts. Le bureau ne compte que trois membres permanents qui traitent et résolvent la plupart des enquêtes grâce à leurs ordinateurs, en s'appuyant sur les relevés satellites, radars, météos...
Alex31
Les cas D, les cas
de tous les possibles
Parfois, ce sont des experts de l'optique, de la psychologie ou de l'image qui viennent en renfort pour apporter une solution. Mais le Geipan peut également s'appuyer sur les services de police et de gendarmerie, et sur une vingtaine d'enquêteurs bénévoles disséminés sur tout le territoire. Des postiers, des cheminots, des agents de l'EDF, "qui sont formés à la méthodologie du Geipan." Avec des moyens limités, le service fait tout pour apporter une réponse. Si celle-ci est irréfutable, le dossier est classé A. Si elle est jugée fort probable, il est classé B. Et si malgré tout le phénomène reste non identifié, il rejoint l'armoire des fameux cas D. Ceux-là mêmes qui continuent de faire fantasmer tout bon chercheur d'extraterrestres.
Pas de soucoupe volante, mais une simple aberration chromatique sur un cliché pris dans l'Ariège.
Alex31
Roger Baldacchino est l'actuel directeur du Groupe d'études et d'informations sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés (Geipan).
Les observations humaines sont-elles fiables ?
Nous ne travaillons qu'à partir de témoignages. C'est pour cela que nous avons des questionnaires très précis, notamment pour définir la position du témoin, et l'heure de l'observation. Il faut ensuite démêler la part d'interprétation, tout en gardant notre ligne directrice : on vous écoute, on ne vous juge pas.
Alex31
Alex31
Et les extraterrestres dans tout ça ?
Le Cnes est un centre d'étude, pas un centre de recherche. On travaille par rapport aux connaissances actuelles de la science. Nous ne sommes ni dans le paranormal, ni dans la science-fiction. Pour les amateurs d'ufologie, nous sommes un peu des briseurs de rêve. Mais quand on n'arrive pas à expliquer les choses, chacun est libre d'imaginer ce qu'il veut. Pour ma part, je pense que c'est que nous n'avons pas été bons, ou que les données n'étaient pas suffisantes...
Pour signaler une observation au Geipan, rendez-vous sur leur site internet.
Alex31
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