Coup de théâtre dans le monde de la monnaie virtuelle. Le fondateur de Tesla Elon Musk a pris une décision radicale hier, puisqu'il déclare que Tesla abandonne le bitcoin pour le paiement de ses voitures électriques.

Virage à 90°.

L'histoire entre la deuxième plus grosse fortune mondiale Elon Musk et le bitcoin tient presque du romanesque. Au début de l'année, sa société de voitures électriques Tesla avait investi 1,5 milliards de dollars dans le bitcoin. Quelques mois plus tard, en mars, Musk avait fait grimper le prix de la devise virtuelle en annonçant dans un tweet qu'il était possible d'acheter une Tesla en bitcoin. En avril, son portefeuille dans la cryptomonnaie valait 2,48 milliards de dollars, d'après un document boursier publié fin avril.

Aussi, depuis le début de l'année, l'adoption du bitcoin par Mastercard et d'autres firmes ont également participé à hausser le prix de la devise à un niveau jamais égalé.

Mais il faut s'attendre à tout avec Elon Musk, surtout à des changements de direction insoupçonnés. Si l'on sait que le patron - également à la tête de SpaceX et Neuralink - peut paraître sensible à la cause environnementale, sa décision de retirer Tesla de la célèbre cryptomonnaie a fait l'effet d'une bombe.

Tesla a suspendu les achats de voitures avec des bitcoins. Nous sommes inquiets du recours de plus en plus important aux combustibles riches en carbone pour miner des bitcoins, surtout le charbon, qui a les pires émissions de tous les combustibles.

130,50 millions de tonnes d'émissions de dioxyde de carbone d'ici 2024.

On sait que les mines de bitcoins consomment beaucoup d'électricité, la création de la monnaie virtuelle lève énormément d'énergie, soit l'équivalent de la consommation d'un pays comme la Suède. La création des bitcoins nécessite une quantité astronomique d'électricité. En Chine, par exemple, certains sites remplis d'ordinateurs tournent à plein régime et tirent leur énergie des centrales de charbon. Ces hubs informatiques produiront à terme 130,50 millions de tonnes métriques d'émissions de dioxyde de carbone d'ici 2024 si rien n'est fait, selon une étude de la revue scientifique Nature. Paradoxe, puisque les mines de bitcoins chinoises alimentent près de 80% du commerce mondial de cryptomonnaies.

La cryptomonnaie est une bonne idée à plein de niveaux et nous pensons qu'elle a un avenir prometteur, mais cela ne doit pas compromettre l'environnement. Tesla ne vendra pas de bitcoins et nous l'utiliserons pour des transactions dès que les mines seront alimentées par des énergies plus durables.

Fantasque, mais pas mégalo.

Nous avons vu par le passé que le patron de Tesla pouvait se tourner en faveur de l'écologie, comme lorsqu'il avait quitté le groupe de patrons-conseillers de la Maison Blanche, en raison du retrait de l'accord de Paris sur le climat début 2017. Il avait également dit ceci sur un podcast de l'animateur Joe Rogan en septembre 2018 :

Nous devrions accélérer la transition vers une énergie durable car nous allons évidemment manquer de pétrole à long terme. C'est pourquoi nous devons avoir une infrastructure de transport d'énergie et d'énergie durable à long terme. Nous savons donc que c'est le point final. Alors pourquoi faire cette expérience folle où nous prenons des trillions de tonnes de carbone du sous-sol et le mettons dans l'atmosphère et les océans. Ceci est une expérience folle.

Concernant la cryptomonnaie, son cours a reculé de plus de 7 000 dollars pour s'établir environ à 50 000 dollars (41 500 euros) dans la soirée, soit un recul proche de 12 %.