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La firme Nintendo est sorti victorieuse d'une bataille qui durait depuis deux ans désormais, et espère sans doute avec cela enrayer un problème qui gangrène l'industrie du jeu vidéo depuis trop longtemps.
Une année 2020 record.
Nintendo a fini l'année 2020 en fanfare avec des ventes record dépassant toutes les estimations, avec une progression de 34,4% par rapport à l'année précédente, soit 13,4 milliards d'euros de bénéfices. 28,83 millions de consoles ont été vendues par Nintendo et presque 29 millions en un an.
La Nintendo Switch, grande gagnante du confinement à travers son GOAT Animal Crossing, a été vendue à 84,59 millions d'exemplaires à travers le monde.
Malgré cela, la firme nipponne a aussi essuyé quelques revers. Un coupable a récemment payé. Un site : RomUniverse, détenu par une personne qui entendait bien se tailler la part du lion.
Matthew Storman, le pirate.
Tout commence en 2019, quand le site Web RomUniverse, détenu par Matthew Storman, fervent acteur dans le monde des ROM (ces versions gratuites de jeu généralement utilisées illégalement), hébergeait et vendait en accès premium, via un abonnement de 30 dollars, des copies piratées de jeux Nintendo. Le tout via des téléchargements illimités et illégaux.
Nintendo a rapidement réagi, en saisissant la justice, réclamant 15 millions de dollars de dommages et intérêts combinés :
Les avocats de Nintendo a écrit :
C'est une affaire très claire de piratage de jeu vidéo, et les faits matériels sont indiscutables. Pendant plus de 10 ans, Matthew Storman [...] a posté sur sa plateforme des milliers de copies de jeux Nintendo et en a distribué des centaines de milliers.
Après deux ans de bataille judiciaire, l'affaire est maintenant terminée, RomUniverse s'est évaporé, et Nintendo a remporté la bataille avec 2,1 millions de dollars de dommages-intérêts en poche. Préalablement, la société nippone avait demandé des dommages et intérêts de 90 000 dollars pour chacun des 49 jeux découverts sur le site Web, le juge en a finalement accordé 35 000 pour chacun, allégeant un Storman affaiblit économiquement par la fermeture de son site. Nintendo a également reçu une somme de 400 000 $ pour les dommages-intérêts légaux relatifs aux marques de commerce.
Lors de la dernière année d'exploitation de RomUniverse, le site de Storman s'est tout de même offert des sommes allant jusqu'à 36 000 dollars via ces abonnements, mais ce dernier a cependant nié toutes allégations, estimant n'avoir enfreint aucune loi. Mais sans avocat, le combat était déjà perdu. Ces sommes gagnées par Nintendo ne sont pas élevées, à l'inverse des pertes pour RomUniverse, et le monde du piratage. A travers cela, Nintendo a sans doute tenté de démocratiser davantage la pratique, en tentant un effet dissuasif.
Un tiers de pertes.
Tous ces chiffres ne sont pourtant que la face visible de l'iceberg. En 2014, le piratage a fait perdre près de 66 milliards à l'industrie du jeu vidéo, qui, à titre de comparaison, en a gagné 139,9 milliards de dollars, en 2020. Bien qu'en cinq ans, les revenus de celle-ci ont progressé (12% par rapport à l'année passée), on parle d'un tiers de pertes. Colossal !
Et le fléau touche aussi, au Japon, l'industrie du manga. Par exemple, lors de la pandémie, les Japonais étaient de plus en plus nombreux à lire leurs mangas préférés sur des sites pirates, la plupart hébergés à l'étranger. Plus de 1,56 milliard d'euros ont été perdus par de telles pratiques. Encore une, fois, il s'agit d'un tiers de ce que représente chaque année le marché du manga au Japon.
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