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Le fondateur d'Iliad, maison mère de Free, a annoncé vendredi une offre publique d'achat simplifiée pour racheter les 30 % du capital qu'il ne détient pas et retirer ensuite le groupe de la cote.
Et de 2 ! Après Patrick Drahi avec Altice l'année dernière, Xavier Niel veut lui aussi retirer son groupe de la Bourse. Le fondateur d'Iliad, la maison-mère de Free, a annoncé vendredi matin une offre publique d'achat simplifiée (OPAS) pour pouvoir racheter les 30 % du capital qu'il ne détient pas, et ensuite retirer Iliad de la cote, créant une belle surprise dans les télécoms français... en plein milieu de l'été. L'annonce a immédiatement fait flamber l'action Iliad qui prenait +61 % vendredi matin.
« J'ai fondé Iliad en 1999 et je suis très fier du parcours du Groupe et de la valeur créée pour tous les actionnaires, explique Xavier Niel dans un communiqué. Désormais, la nouvelle phase de développement d'Iliad exige des transformations rapides et des investissements significatifs qui seront plus aisément menés à bien en tant que société non cotée. »
Une offre dès le 8 septembre.
Concrètement, Xavier Niel propose aux actionnaires 182 euros par action. Soit une prime de 61 % par rapport au cours de clôture de jeudi et de presque 53 % par rapport à la moyenne des cours de Bourse sur le mois de juillet. Après avis conforme de l'Autorité des marchés financiers (AMF), l'offre pourra démarrer dès le 8 septembre.
A l'issue de l'offre, si des actions représentant moins de 10 % du capital manquent encore à l'appel, Xavier Niel pourra demander à l'AMF une procédure de retrait obligatoire pour le reliquat restant. Les managers et dirigeants historiques d'Iliad ont en tout cas déjà accepté d'apporter leurs actions à l'offre, accueillie à l'unanimité par le Conseil d'administration.
« Les dirigeants d'Iliad accueillent très favorablement cette nouvelle marque de l'engagement de Xavier Niel. Cette opération sécurise l'indépendance stratégique d'Iliad et la poursuite sereine de notre plan de développement reposant sur des investissements importants dans la 5G et la fibre » explique Thomas Reynaud, le directeur général du groupe.
Cette OPA est la suite logique de la montée au capital de Xavier Niel. Fin 2019, l'homme d'affaires avait déjà lancé une offre publique de rachat d'action portant sur environ 20 % du capital. L'opération lui a permis de monter de 52 % à 72 % du capital -- moyennant un investissement de 1,4 milliard d'euros.
Pression des marchés.
Le retrait de la cote a plusieurs avantages pour Xavier Niel. Loin de la pression des marchés, le patron-fondateur aura les mains libres pour réaliser ses opérations. Après une grande crise en 2018 qui s'était traduite par des départs massifs d'abonnés, Xavier Niel a repris Free en main. Le groupe a été particulièrement offensif ces derniers mois. L'opérateur a débarqué en Italie en 2018 sur le mobile et prépare son arrivée sur le fixe dans la Péninsule. Plus récemment, Free s'est implanté en Pologne en rachetant l'opérateur polonais Play pour plus de 2 milliards d'euros. En France, les chantiers ne manquent pas non plus. Déploiement de la 5G, investissements dans la fibre optique...
Mais en quittant la Bourse, Xavier Niel acte aussi une rupture avec les marchés qui, selon lui, ne valorisent pas suffisamment son groupe. Depuis le début de l'année, l'action Iliad a perdu 30 %. Et cela malgré l'arrivée d'Iliad dans de nouveaux pays et le fait que Free a retrouvé le chemin de la croissance. Au premier trimestre, le groupe Iliad a enregistré une croissance de 4,9 % (hors intégration de la Pologne) et un Ebitdaa en hausse lui... de 17 %, notamment grâce à l'Italie qui devient rentable pour la première fois.
Surtout, ce retrait de la cote interviendra alors que le pic de l'investissement dans le déploiement de la fibre et l'accélération du déploiement du réseau 5G seront des chantiers déjà bien avancés. Dans les années qui viennent, le secteur des télécoms en France devrait de ce fait devenir nettement moins gourmand en capital. Le retrait de Free de la Bourse se matérialisant après celui de SFR, la pression concurrentielle qu'avaient particulièrement exercé Xavier Niel et Patrick Drahi au cours des dernières années pourrait aussi s'avérer nettement moins intense.
Les principaux animateurs de la guerre des prix seront peut-être plus dans une logique de maximisation du cash et des bénéfices que dans une recherche de la conquête de parts de marché. Orange étant par nature moins agressif sur le plan tarifaire et Bouygues Telecom étant aussi une entreprise contrôlée en partie par un actionnariat familial, la concurrence pourrait s'avérer moins intense dans les années qui viennent dans l'Hexagone.
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