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El Roslino
Un sous-marin d'attaque nucléaire française de classe Rubis, en mai 2019.
La crise entre l'Australie, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et la France n'est pas le premier «coup de poignard dans le dos» diplomatique entre ces parties. Les contrats d'armement sont rarement passés entre gentlemen.
Le 28 janvier 1970, les Etats-Unis, la Royaume-Uni et Israël apprenaient avec stupeur que la France avait signé un accord stratégique avec le régime du nouveau dictateur libyen, Muammar al-Kadhafi, et que cet accord comprenait la vente de plus de cent avions de combat Mirage.
C'est l'annonce de la fameuse «politique arabe de la France», une volte-face majeure de la stratégie française au Moyen-Orient et l'arrêt brutal de son embargo sur les ventes d'armes dans cette zone de combats, tenu secret pendant plus de trois mois.
Le soir même, le Premier ministre, Jacques Chaban-Delmas, s'expliquait à la télévision : «On s'excite beaucoup sur ces Mirage pour la Libye. Mais les premières livraisons n'interviendront qu'en 1972, 1973 et en 1974, d'ici là on peut penser que la guerre sera finie.» C'était évidemment un mensonge, et à Washington, Londres et Jérusalem, les réactions contre la France fusent : «Traîtrise», «duplicité» et «couteau dans le dos».
Fast-forward au 18 septembre 2021, et voici le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, tout aussi furieux sur France 2 en commentant l'annonce d'un pacte stratégique entre Londres, Washington et Canberra comprenant la vente de douze sous-marins : «On ne traite pas avec une telle brutalité et une telle imprévisibilité le partenaire majeur qu'est la France», dit-il froidement, alors que les diplomates français y vont de leurs «coup fourré», «grave dissimulation», «rupture majeure de confiance» et l'inévitable «coup de poignard dans le dos».
Les contrats d'armement sont rarement passés entre gentlemen, et notre enquête sur «le contrat du siècle» entre la France et l'Australie démontre bien l'hypocrisie froide et calculatrice de toutes les parties. Ainsi, l'indignation française paraît aujourd'hui bien surjouée. Comme les précédents coups qu'elle a reçus ou qu'elle a donnés, la France pourrait se retrouver après celui-ci dans une situation meilleure qu'avec l'accord initial. Mais pour cela, il est essentiel de comprendre ce qui s'est vraiment passé.
El Roslino
Lolo Mein Schwein, Krys31, vous irez ensemble, pour régler ce problème récurrent de sous-marin.