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Le 28 octobre dernier, nous découvrions le nouveau nom de Facebook Inc. : "Meta". Selon Zuckerberg, le métavers serait un "univers virtuel fictif, dans lequel les individus pourraient évoluer dans des espaces persistants et partagés, en trois dimensions". Mais que faut-il vraiment comprendre avec cette phrase ? Que sera en réalité le "métavers" ? Nous faisons le point sur la question, afin de voir quelles problématiques le sujet soulève.
Le nouveau projet de Facebook.
Meta (le nouveau nom Facebook Inc., si vous avez bien suivi), investit en ce moment même des milliards de dollars dans un projet qui espère voir la création du "Metaverse" (ou "métavers" en français), un environnement immersif de réalité virtuelle, dans lequel les gens peuvent interagir avec les utilisateurs et le monde artificiel qui les entoure.
https://www.youtube.com/watch?v=Uvufun6xer8
Plus précisément, le "métavers" fait référence à un monde virtuel partagé auquel les gens du monde entier pourront accéder via Internet. Ce nouveau projet parlera en tout cas très certainement aux fans de Black Mirror, et à ce titre, un certain nombre de voix se sont déjà élevées pour exprimer des inquiétudes.
Les spécialistes sonnent l'alarme.
L'une des voix qui s'est élevée pour exprimer son inquiétude est celle du docteur David Reid, professeur d'IA et d'informatique spatiale à l'université de Liverpool. S'il estime que le métavers peut apporter des possibilités passionnantes à l'humanité, il considère aussi que ce dernier risque d'aggraver considérablement les problèmes actuels que comportent les médias sociaux et internet en général, tels que les problèmes de confidentialité et la cyberintimidation. Dans un communiqué, David Reid déclare :
Le métavers a des implications énormes - il s'accompagne d'avantages fantastiques et de dangers terrifiants. Et nous avons besoin d'un système très robuste pour contrôler le métavers. Les gens s'inquiètent de l'influence que Twitter peut avoir sur la politique en ce moment. Mais dans un environnement totalement immersif, quelle influence supplémentaire pouvez-vous avoir sur quelqu'un, lorsque vous pouvez le transporter dans une zone de guerre et lui montrer précisément ce qui se passe ? (...) De même, à quel point les carambolages sur les médias sociaux, ou le harcèlement en ligne, peuvent-ils devenir plus dangereux dans le métavers ? Je dirais que cela a le potentiel d'être beaucoup, beaucoup plus extrême. L'expérience viscérale de l'immersion peut être exceptionnellement émotive.
Selon les dires du Dr Reid, le métavers brouillerait à coup sûr les frontières entre le virtuel et la réalité, et celui qui deviendra le maître de cette réalité aura accès à une quantité de données sans précédent ... Et à un pouvoir démesuré.
David Reid poursuit et explique à quel point le système pourrait être dangereux, à l'avenir, pour l'humanité :
De nombreux prototypes de systèmes MR [réalité mixte] actuels sont dotés de technologies de suivi du visage, des yeux, du corps et des mains. La plupart ont des caméras sophistiquées. Certains intègrent même une technologie d'électroencéphalogramme (EEG) afin de capter les ondes cérébrales. En d'autres termes, tout ce que vous dites, manipulez, regardez, ou même pensez, peut être suivi par imagerie. Les données ainsi générées seront vastes ... et extrêmement précieuses. Et c'est pourquoi nous devons mettre en place un système pour les contrôler. Aucune entreprise ne devrait jamais exercer un contrôle - c'est tout simplement trop important pour que cela se produise.
David Reid n'est pas le seul à s'inquiéter pour la liberté de penser à l'avenir, si le métavers venait à voir le jour. Roger McNamee, un investisseur de la première heure de Facebook, qui s'est montré très critique à l'égard de la direction prise par l'entreprise ces dernières années, est un autre grand critique du métavers.
Lors du précédent Web Summit de Lisbonne, Roger McNamee a déclaré qu'il pensait que le projet de métavers avait été lancé à la hâte par Facebook pour tenter de faire oublier que le réseau social jouit ces temps-ci d'une mauvaise presse. Il déclare, pour le compte de la BBC :
Facebook ne devrait pas être autorisé à créer un métavers dystopique. Facebook devrait avoir perdu le droit de faire ses propres choix. Un régulateur devrait être là pour donner une approbation préalable à tout ce qu'ils font. La quantité de mal qu'ils ont fait est incalculable.
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