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L'ayant téléchargé ou consulté, une décision de justice très polémique
L'affaire risque de faire grand bruit et de créer une nouvelle frontière (numérique) entre respect de la vie privée et défense des droits d'auteurs.
Tout commence avec une procédure de Sony souhaite lutter contre le piratage de sa console de jeux, la PS3. La société japonaise veut ainsi mettre fin, ou en tout cas limiter, le hack qui permet de déverrouiller l'appareil pour y faire tourner - entre autres applications - des titres piratés.
Seul problème, ce hack et sa méthode sont disponibles - et même très largement disponibles - sur Internet.
Sony décide donc de demander les grands moyens : identifier tous les internautes ayant visité le site populaire hébergeant la méthode (GeoHot.com), identifier tous les internautes ayant regardé la vidéo du Hack sur Youtube, et identifier tous les internautes ayant accédé à ces contenus via Twitter et Google.
Excessif ?
Non, pour le juge en charge de l'affaire, Joseph C. Spero. Le juge vient en effet d'ordonner à ces trois sites de livrer à Sony l'intégralité des informations demandées à savoir « tous les logs de serveurs, les adresses IPs, les informations sur les comptes utilisateurs, l'enregistrement des accès aux comptes, aux applications et aux formulaires d'enregistrement [ainsi que] toute autre information permettant d'identifier des personnes ou des machines ayant accédé ou téléchargé des fichiers hébergés en rapport avec www.geohot.com, dont, mais pas seulement, le fichier geohot.com/jailbreak.zip ».
L'étendu du champs d'application de cette décision, ainsi que son manque de précision (« toute autre information », « mais pas seulement », etc.) plongent les observateurs dans l'expectative. Les plus virulents ne se privent pas de souligner qu'un tel texte trahit un manque de connaissance des nouvelles technologies.
Plus diplomatique, la Electronic Frontier Foundation, une association de défense de la liberté d'expression et du respect de la vie privée sur Internet, a écrit au juge pour lui faire remarquer qu'une telle demande n'était pas proportionnelle au litige jugé.
Une demande qui pose de nombreuses questions. Comment compulser ces données ? Comment Sony arrivera-t-il à s'en servir ? Quels droits seront donnés à Sony et qui vérifiera les enquêtes de la société ? Et pourquoi avoir déposé une demande si large assez difficilement exploitable concrètement ?
Certainement pour faire peur aux utilisateurs tentés par la manipulation de dé-bridage de la PS3.
Mais avec un risque majeur pour la marque : celui de gagner au passage une image détestable.
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