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Si presque trois mois après sa sortie, la hype autour de la série sud-coréenne Squid Game commence enfin à peine à s'estomper, les conséquences de la série sont quant à elles encore bien actuelles. Le mois dernier nous vous avions déjà dévoilé comment la Corée du Nord utilisait la série Netflix pour critiquer ouvertement le capitalisme, et dernièrement, la série a de nouveau fait parler d'elle, mais dans une affaire tragique.
Une sentence disproportionnée.
Comme le rapporte Kotaku, la semaine dernière, Radio Free Asia (RFA) a révélé que des copies de Squid Game avaient été introduites clandestinement en Corée du Nord sur des clés USB et des cartes SD. Et aujourd'hui, l'homme qui aurait fait passer en contrebande les copies de la série Netflix a été condamné à mort par un peloton d'exécution, selon RFA.
Des sources indiquent qu'un étudiant nord-coréen qui aurait acheté la clé USB a été condamné à la prison à vie, tandis que les six autres personnes ayant regardé l'émission devront quant à elles purger une peine de cinq ans de travaux forcés. Les enseignants et les administrateurs scolaires ont été licenciés. Ils risquent l'exil et de devoir travailler dans des mines éloignées.
Une source des forces de l'ordre de la province du Hamgyong du Nord aurait déclaré au service coréen de RFA :
Tout a commencé la semaine dernière lorsqu'un lycéen a secrètement acheté une clé USB contenant le drama sud-coréen Squid Game et l'a regardé avec l'un de ses meilleurs amis en classe. L'ami en a parlé à plusieurs autres élèves, qui se sont montrés intéressés, et ils ont partagé la clé USB avec eux.
Les censeurs du gouvernement ont alors reçu un signalement, entraînant ainsi l'arrestation des étudiants en question.
La terreur de la censure.
Au début du mois, le Washington Post rapportait qu'un site web nord-coréen géré par l'État avait déclaré que Squid Game reflétait une "société inégalitaire où les forts exploitent les faibles", et montrait le caractère "bestial" de la "société capitaliste sud-coréenne où l'humanité est anéantie par une concurrence extrême".
Cependant, alors que les porte-paroles du gouvernement nord-coréen se sentent suffisamment à l'aise pour utiliser l'émission afin de lancer des attaques contre leur voisin du sud, notez qu'il est toutefois illégal pour les citoyens nord-coréens de regarder la série Netflix, ou tout autre programme télévisé sud-coréen d'ailleurs. Les médias internationaux, en particulier l'influence de la culture sud-coréenne du libre marché, semblent être considérés comme une menace pour le pouvoir en place en Corée du Nord.
L'année dernière, le pays a adopté une loi intitulée "Loi sur l'élimination de la pensée et de la culture réactionnaires", pouvant entraîner la peine de mort pour avoir regardé, possédé ou distribué des médias provenant de pays capitalistes tels que la Corée du Sud et les États-Unis.
Des sources déclaraient alors à RFA :
- Les forces de l'ordre ne rigolent pas avec la nouvelle loi, et essaient farouchement d'éradiquer chaque forme de culture capitaliste.
- Mais quelle que soit la rigueur de la répression gouvernementale, des rumeurs circulent selon lesquelles, parmi les sept étudiants arrêtés, l'un d'entre eux, dont les parents sont riches, a pu échapper à la sanction parce qu'il a soudoyé les autorités avec 3 000 dollars américains.
- Les habitants se plaignent que le monde est injuste car si les parents ont de l'argent et du pouvoir, même leurs enfants condamnés à mort peuvent être libérés.
Plus tôt cette année, un autre homme aurait été exécuté pour avoir violé la même législation en vendant des CD et des clés USB illégaux remplis de musiques et d'émissions sud-coréennes. Cela nous rappelle alors que la censure en Corée du Nord figure parmi les plus extrêmes au monde, où l'on observe une absence des médias privés ou indépendants, un blocage des sites Web, un brouillage des médias étrangers mais également une surveillance accrue des journalistes.
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