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Laurent Bigorgne, âgé de 47 ans, sera jugé le 10 mars pour «administration de substance nuisible». Le directeur de l'Institut Montaigne aurait drogué une de ses collaboratrices lors d'une soirée.
C'est un intellectuel influent, un homme de l'ombre qui a l'oreille des puissants. Directeur de l'Institut Montaigne, un think-tank libéral, Laurent Bigorgne se retrouve aujourd'hui en pleine lumière et plongé dans une sombre affaire. Présenté ce samedi 26 février à un magistrat, le quadragénaire sera jugé le 10 mars pour « administration de substance nuisible suivie d'incapacité n'excédant pas huit jours par une personne agissant sous l'emprise de produits stupéfiants », a-t-on appris auprès du parquet de Paris.
Interpellé vendredi 25 février au matin par les enquêteurs du 3e District de la police judiciaire (DPJ) de Paris, cet intime du président de la République est soupçonné d'avoir drogué une de ses collaboratrices de l'Institut Montaigne. Les faits auraient eu lieu au cours d'une soirée à son domicile du XVe arrondissement.
Laurent Bigorgne a reconnu les faits durant sa garde à vue. Il a, en revanche, contesté tout mobile sexuel dans cet acte. « L'enquête est terminée, elle confirme les explications de Laurent Bigorgne, soulignent Sébastien Schapira et Jean Veil, les avocats de l'essayiste. Il a aussitôt reconnu les faits reprochés, qui sont intervenus dans un moment de grande confusion et de fragilité psychologique. La qualification retenue par la justice exclut catégoriquement toute connotation sexuelle. Laurent Bigorgne assumera pleinement les conséquences de ses actes. »
Des traces de MDMA.
Le 22 février, une femme d'une quarantaine d'années avait déposé plainte contre Laurent Bigorgne. Après avoir bu une coupe de champagne au domicile de son directeur, cette collaboratrice de l'Institut Montaigne s'était subitement sentie très mal et s'était rendue à l'hôpital. Elle présentait alors les symptômes d'une prise de drogue. Une expertise toxicologique a permis de confirmer ces soupçons et de déceler des traces de MDMA dans son organisme.
Quelques heures après son passage à l'hôpital, elle avait déposé plainte et expliqué aux policiers avoir passé la soirée avec Laurent Bigorgne. Elle avait aussi signalé que le directeur de l'Institut Montaigne avait consommé de la cocaïne au cours de cette soirée. Elle avait par ailleurs affirmé que Laurent Bigorgne avait pris l'habitude de lui envoyer des messages à caractère sexuel.
À la tête du think-tank libéral depuis 2011, Laurent Bigorgne est un proche d'Emmanuel Macron. « Un proche ami », disait-il en 2016 lors d'une interview sur France Inter, radio où il intervient régulièrement pour parler d'économie. S'il a plusieurs fois été pressenti comme ministre, il n'a finalement jamais rejoint le gouvernement. En revanche, Laurent Bigorne avait été nommé en juin 2018 membre du Comité action publique 2022, mis en place par Édouard Philippe afin de réfléchir à une réforme de l'État.
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