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Qu'il s'agisse de réglementer la longueur des chaussettes ou la couleur des sous-vêtements, les écoles japonaises sont tristement célèbres pour leurs lois strictes concernant ce que les élèves peuvent porter, ou non. L'interdiction d'une coiffure n'est qu'une des nombreuses règles que l'on retrouve dans ce que l'on appelle le "buraku kosoku". La longue liste de restrictions impose également la couleur des sous-vêtements et des chaussettes, la longueur des jupes et la forme des sourcils. La couleur des cheveux est un autre sujet de discorde : certaines écoles exigent en effet des élèves une preuve de la nature et de la couleur de leurs cheveux (seulement si ces derniers ne sont pas noirs et raides). Et récemment, c'est la coiffure même des élèves qui est au sujet de toutes les attentions.
De nombreuses écoles interdisent la queue de cheval.
Il n'existe pas de statistiques nationales sur le nombre d'écoles qui interdisent encore la queue de cheval, mais une enquête réalisée en 2020 indique qu'environ une école sur dix, dans la préfecture de Fukuoka (sud du pays) interdit cette coiffure.
Motoki Sugiyama, un ancien professeur de collège, a déclaré récemment pour le compte de nos confrères de VICE que les administrateurs de l'école lui expliquaient que les filles ne devaient pas porter de queue de cheval parce que l'exposition de leur nuque pouvait "sexuellement exciter" les élèves masculins. Plus précisément, l'ancien professeur déclare :
Ils ont peur que les garçons regardent les filles, ce qui est similaire au raisonnement derrière le maintien d'une règle de couleur de sous-vêtements blancs uniquement. J'ai toujours critiqué ces règles, mais comme il y a un gros manque de critique et que c'est devenu normal au fil du temps, les élèves n'ont pas d'autre choix que de les accepter.
M. Sugiyama a enseigné pendant 11 ans dans cinq écoles différentes de la préfecture de Shizuoka, à environ 150 km au sud-ouest de Tokyo, qui ont toutes interdit la queue de cheval. Il s'est donné pour mission personnelle de dénoncer ces exigences déraisonnables imposées aux élèves. Il faut dire que le code buraku kosoku, dont nous vous parlions précédemment et qui regroupe toutes ces directives, remonte aux années 1870, lorsque le gouvernement japonais a fixé son système d'éducation. Les règles en question sont devenues plus restrictives entre les années 1970 et 1980, afin notamment de lutter contre la montée en flèche du harcèlement et de l'intimidation.
La plupart de ces directives font aujourd'hui débats, et plusieurs voix s'élèvent pour tenter de comprendre pourquoi une coupe au bol, qui dévoile la nuque, est autorisée, quand une queue de cheval ne l'est pas. Reste à voir si, avec le temps, ces directives seront amenées à évoluer.
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