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La famille de l'enseignant met en cause des “défaillances imputables” aux agents des ministères de l'Éducation nationale et de l'Intérieur.
Près d'un an et demi après l'assassinat du professeur d'histoire-géographie Samuel Paty, sa famille a décidé de porter plainte ce mercredi 6 avril contre les pouvoirs publics pour “non-assistance à personne en péril” et “non-empêchement de crime”. Cette information révélée par Libération, puis confirmée par franceinfo, indique que ce sont les ministères de l'Intérieur et de l'Éducation nationale qui sont visés par la plainte.
Tué le 16 octobre 2020 par Abdoullakh Anzorov, un réfugié russe d'origine tchétchène, Samuel Paty avait été tenu pour responsable par ce jeune homme radicalisé d'avoir montré en cours des caricatures du prophète Mahomet. Poignardé puis décapité à proximité de son collège à Conflans-Sainte-Honorine dans les Yvelines, la mort de Samuel Paty avait alors provoqué une vague d'émotion profonde en France.
La plainte déposée par Virginie Le Roy, l'avocate représentant les parents et les sœurs de Samuel Paty, vise des “défaillances imputables” aux agents des ministères de l'Intérieur et par extension aux services de renseignements français qui n'auraient pas envisagé de manière assez sérieusement la piste d'un attentat.
La plainte met également en cause le ministère de Jean-Michel Blanquer au titre que “la lourdeur administrative et la culture de règlement des conflits à bas bruits n'ont pas contribué à l'obtention rapide d'une protection” pour l'enseignant de 47 ans, dévoile ainsi Libération qui a pu consulter la plainte et obtenir des informations supplémentaires.
Une lettre envoyée aux ministres le 25 mars.
“J'ai toujours été intimement convaincue que cet attentat aurait pu être évité. Aujourd'hui des éléments concrets confortent cette conviction: des fautes ont été commises tant du côté de l'Éducation nationale que du côté du ministère de l'Intérieur, sans lesquelles il aurait pu être sauvé”, assure au journal l'avocate de la famille.
“Il est indispensable que toute la lumière soit faite et que la famille de Samuel Paty obtienne la vérité. Cela passe nécessairement par un examen attentif et indépendant des moyens préventifs mis en œuvre par les agents de l'État. Je demande également qu'une enquête parlementaire soit diligentée”, ajoute Virginie Le Roy qui s'exprime au nom de la famille de Samuel Paty pour la première fois d'une seule et même voix dans cette plainte.
En effet, une lettre avait été envoyée par les proches de l'enseignant, en quête de réponses, aux deux ministères visés le 25 mars, annonce Libération. Gérald Darmanin et Jean-Michel Blanquer disposaient d'ailleurs d'un délai de huit jours pour apporter leur lumière sur les nombreuses zones d'ombre sur lesquelles la famille Paty attend toujours des réponses.
Toujours sans réponse des deux ministères à ce jour, la famille a donc décidé de porter plainte pour permettre de faire avancer les choses après avoir décelé des failles dans le traitement d'au moins un signalement crucial visant l'auteur des faits. Des failles sont aussi ciblées dans “le dispositif en charge de la sécurité des personnes de l'Éducation nationale”, comme le dénonçait l'avocate de la famille Paty dans la lettre précédemment envoyée à Jean-Michel Blanquer.
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