Annoncée légère et pas très chère, la Beachy vise les jeunes sportiffs pouvant "craquer" pour un van, mais choisissant finalement une caravane

L'énorme succès médiatique et économique du van pose question dans le monde du caravaning. Non seulement aux adeptes de gros camping-cars, mais aussi aux caravaniers. A priori, ce sont des mondes complétement différents. Pourtant, les fabricants de caravanes ne restent pas insensibles à la mode et tentent de trouver des solutions pour redynamiser l'image du secteur, avec de petits véhicules.

Elle s'appelle Beachy et vient de sortir chez Hobby, le leader de la caravane en Europe, sans doute l'un des plus classiques dans ses choix. C'est le directeur général de la marque, Holger Schulz, qui a eu l'idée de lancer ce produit : « nous avons tout d'abord enquêté auprès des futurs caravaniers. Tous souhaitaient trouver sur le marché une caravane jeune, sportive, qui soit légère et facile à emmener partout, à l'image de ce qui existe avec le van. À une différence près, elle devait rester bon marché .

Le bureau d'étude chez Hobby commence alors à réfléchir. Holger Schulz part lui-même sur les plages de la mer du Nord, dans sa région, pour ramener des objets qui évoquent la mer. Il explique : « il fallait une caravane qui rappelle les vacances : un ton de mobilier ressemblant aux morceaux de bois flotté qu'on trouve sur le sable, des cordages, une ambiance simple et rustique » .

Du coup, une « designeuse » crée les lignes de la Beachy, une silhouette très simple, néo-rétro comme le sont souvent les vans, et avec une porte arrière ouvrant sur la nature (comme les vans encore). Présentée en juin 2021, la Beachy se décline en trois versions plus ou moins longues à partir de la même implantation, le salon étant plus ou moins important. Les poids restent modestes, l'objectif étant de pouvoir aller partout avec sa caravane, même sur la plage quand cela est possible, comme en Allemagne.

Emmener son matériel de loisirs

la fantaisy de la Mancelle a des capacités routières qui font presque oublier la traction.

L'idée de la caravane légère existe évidemment depuis longtemps, mais elle a souvent correspondu à une définition économique. Le groupe Trigano VDL, dont les Caravelair et Sterckeman sont emblématiques pour les produits premiers prix, réfléchit toutefois à de nouvelles pistes.

Edward Hoek, directeur commercial pour l'Europe, confie :   le succès du van interpelle et nous cherchons à développer des concepts qui parlent aux primo-accédants. La clientèle des caravanes surbaissées Silver et Mini-Freestyle est assez proche de la pratique du van, avec des produits qui permettent de s'arrêter partout, grâce à leur gabarit et leur hauteur très limitée.

Edward Hoek voit dans les surbaissées un outil idéal pour les voyages.

Du reste, la Racer 300, avec son équipement d'autonomie pour motards emmenant leur engin dans la caravane est emblématique de ce tournant « sportif » du produit. Les plus anciens corrigeront même en disant que ce genre de caravane existait depuis la Mobil Car de Caravelair du début 1990 et avec la Sport & Fun de Knaus depuis 1995, cette dernière existant toujours au catalogue.

La Mini-Freestyle représente un véhicule d'initiation au caravaning pour les jeunes.

Désirs d'autonomie
Chez La Mancelle, là encore un fabricant à l'origine très classique, les choses ont bougé ces dernières années et son patron, Olivier Raynaud-Verrier, a lancé l'an dernier la gamme Fantaisy. Légère, compacte, moins chère que les autres produits du catalogue, la Fantaisy doit relancer l'image de la caravane. Olivier R.V explique : « nous devons proposer un véhicule rigolo et sympathique qui passe partout, mais offre aussi un minimum de confort en autonomie, comme dans un van ».

D'où la nouvelle 360 CL (essai dans le N°165) présentée avec comme équipement de série un combiné chauffage/chauffe-eau, une grande réserve d'eau, un réservoir d'eaux usées sous le plancher qu'on vidange comme ceux des camping-cars. Et il y a même une douche utilisable dans cette petite caravane.

Qui est plus mobile ?
Les idées fortes qui ont contribué au succès du van sont là : véhicule compact, passe-partout, transformable et ouvert sur l'extérieur. La caravane peut correspondre en tous points à cela. Reste le problème du stationnement, qui est à l'avantage du van, motorisé et libre de s'arrêter partout ou presque pour la nuit.

Mais rapidement, les utilisateurs se retrouvent dans les campings, où ils bénéficient de services, déploient le store ou une annexe toilée pour y manger à l'abri et loger les enfants. Et là, la caravane reprend l'avantage de la mobilité : la voiture est libre pour tous les déplacements, pas besoin de ranger les affaires et démonter le campement pour aller se promener ou faire les courses.

La batterie (ici dans la Fantaisy 360) est un outil important pour l'autonomie des séjours.