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Il y a quelques mois à peine, nous vous avions déjà présenté cette nouvelle procédure lancée par l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ou Arcom), qui n'est autre que la fusion du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) et de la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet (Hadopi), et qui avait pour ambition d'impliquer les fournisseurs d'accès à Internet (FAI) dans la lutte contre les sites pour adultes, ces derniers étant considérés comme trop facilement accessible pour les mineurs. Et plus récemment, il semblerait que l'État ait également envisagé une autre mesure pour restreindre leur accès, et une chose est sûre, cela ne va pas plaire à tout le monde.
"On va faire bouger les choses assez sérieusement."
Cela fait déjà quelques temps que l'État cherche un moyen efficace pour empêcher l'accès des sites pour adultes aux mineurs. Car comme le souligne Le Parisien, un rapport du Sénat sur l'industrie pornographique publié le mois dernier estime que plus d'un tiers des garçons ont été exposés à des images pornographiques avant l'âge de 13 ans. Face à cette réalité, les membres du gouvernement ont proposé une nouvelle stratégie pour restreindre l'accès des plus jeunes, tout en ayant conscience qu'il ne s'agit pas là d'une solution miracle.
Cette semaine se tenait une commission à l'Assemblée Nationale, où l'on pouvait alors retrouver Charlotte Caubel, la secrétaire d'État auprès de la Première ministre chargée de l'Enfance. Selon Numerama, Caubel aurait ainsi défendu l'utilisation de la carte bancaire comme prérequis d'accès aux sites pour adultes. L'idée serait alors de valider la création d'un compte grâce à l'inscription de sa carte bancaire, permettant ainsi d'avoir accès aux contenus du site. Elle déclarait :
Ce serait déjà un filtre. On nous oppose que ce ne serait pas un filtre parfait, mais déjà si on peut protéger 30% ou 40% [des mineurs], soyons pragmatiques. Mon enfant, quand il utilise sa carte bleue, j'ai une alerte, je verrai si c'est sur Youporn ou sur McDo.
Nous sommes le quatrième pays producteur d'images pédopornographiques. [...] Jusqu'à quand devons-nous attendre pour ouvrir les yeux ?
Arrêtons de prendre des pincettes ; oui, cela détruit nos enfants de l'intérieur. Et cela contribue à ne pas rompre la chaîne des violences sexuelles que nous continuons à nourrir.
Nous avons une opposition aujourd'hui entre la liberté d'aller sur les sites porno des adultes et les traumatismes créés à nos enfants. Il y a un sujet de valeurs. Il va falloir les rapprocher et voir celles que nous défendons.
Nous avons une industrie et des opérateurs qui considèrent que la protection des données des adultes, la liberté des adultes est le Saint Graal.
Plus tôt dans l'année, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) avait déjà établi qu'il n'y avait pas de solution parfaite pour vérifier l'âge des internautes accédant aux sites pour adultes. Car si l'utilisation des cartes bancaires comme moyen de vérification reste une stratégie envisageable, déjà adopté par certains sites et qui a fait ses preuves, il n'empêche qu'elle n'est pas infaillible pour autant, dans le sens où des mineurs peuvent être en possession d'une de ces cartes. Une faille qui avait également été soulignée par le rapport du Sénat mentionné précédemment, mais qui mettait aussi en avant les avantages d'une telle méthode, considérée comme "facile à mettre en œuvre et peu intrusive".
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