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Sécheresse, hausse des températures, montée du niveau de l'eau, fonte des glaces, les indicateurs liés au réchauffement climatique, et donc au déclin de la planète Terre, se multiplient et s'aggravent à mesure de l'inaction climatique. Nouvelle preuve, s'il en fallait une, 40 experts alertent, dans la revue Nature, sur le franchissement de 7 des 8 lignes rouges planétaires.
9 seuils.
Il y a plus de 10 ans déjà, une équipe internationale de chercheurs a fixé neuf seuils à ne pas dépasser à l'échelle mondiale au risque de voir les conditions d'habitabilité de la planète se dégrader fortement : climat, biodiversité, cycle de l'eau douce, couche d'ozone, acidification des océans, processus biochimiques de l'azote et phosphore, utilisation des terres, charge en aérosols atmosphériques, et enfin la pollution radioactive ou chimique.
2015 : quatre de ces limites planétaires avaient déjà dépassé les seuils de précaution d'après les scientifiques : le climat, l'utilisation des terres, les cycles de l'azote et du phosphore, et la biodiversité.
« On va vers le pire. »
Aujourd'hui, dans un article récemment publié dans la revue Nature, une équipe de plus de quarante scientifiques internationaux, nommée « la Commission de la Terre » (« Earth Commission ») formée en 2019 alerte sur les risques encourus pour les populations du monde entier. « En réduisant encore plus l'espace vivable disponible pour l'homme sur la planète, en resserrant les limites du système terrestre, de nouvelles recherches quantifient scientifiquement des dommages significatifs [...] pour les individus, tels que la perte de vies, de moyens de subsistance ou de revenus, les déplacements, la perte de nourriture, d'eau ou de sécurité nutritionnelle, les maladies chroniques, les blessures ou la malnutrition ».
Selon l'équipe menée par Johan Rockström (l'un des pères fondateurs du concept de « limites planétaires »), sur les huit paramètres finalement retenus, 7 ont déjà été franchis, et seul le domaine des aérosols émis dans l'atmosphère n'a pas atteint un seuil critique. « On va vers le pire. Qu'il s'agisse du climat, de l'eau, des cycles biochimiques et géochimiques de l'azote et du phosphore, associés aux engrais, de la biodiversité...», alerte Natacha Gondran, professeure en évaluation environnementale à l'école des Mines de Saint-Etienne.
« Nous devons donc devenir les gardiens de l'ensemble du système terrestre. »
L'équipe prend notamment l'exemple de 3 indicateurs qui ont récemment atteint des seuils critiques pour illustrer leur approche. Le climat, en premier lieu, avec une hausse de +1,5 °C par rapport à la période préindustrielle :« Plus de 200 millions de personnes, tout particulièrement déjà vulnérables, pauvres et marginalisées, pourraient être exposées à des températures annuelles moyennes sans précédent, et plus de 500 millions pourraient être exposées à une élévation à long terme du niveau de la mer ».
Concernant le cycle de l'eau douce, les chercheurs pointe une situation tout aussi alarmiste : 34 % de la surface de la Terre connaît une altération de plus d'un cinquième de ses débits d'eau en raison de barrages hydroélectriques, de systèmes de drainage et de constructions. 47 % des nappes phréatiques sont quant à elles soumises à des captations supérieures à leurs possibilités de recharge en eau.
Enfin, la limite planétaire de la biodiversité connaît elle aussi un seuil critique. Plus de la moitié des écosystèmes naturel ont déjà été artificialisées. Des limites qui ont déjà un fort impact sur notre qualité de vie. « Ces huit indicateurs ont été soigneusement choisis pour leur capacité à être mis en œuvre par les parties prenantes dans les villes, les entreprises et les pays du monde entier. Ils constituent des repères importants pour guider l'avenir de l'humanité sur terre, expliquent les chercheurs. Nous devons donc devenir les gardiens de l'ensemble du système terrestre ».
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