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Message 1 Discussion postée le 24-06-2023 à 17:20:05

Loic
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Rébellion de Wagner : pour Poutine, le point de non-retour est atteint

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En s'adressant de façon inédite à la nation en pleine mutinerie, le président russe confirme ses craintes : à qui vont obéir les officiers de l'armée russe qui contrôlent les routes entre l'Ukraine et Moscou, sur lesquelles s'avancent les miliciens d'Evgueni Prigojine ?

Le costume est aussi noir que le regard. Vladimir Poutine s'adresse à son peuple en pleine crise, ce qu'il déteste faire : spécialiste des discours a posteriori et de l'analyse d'actions passées, le chef du Kremlin a horreur de parler en temps d'incertitude, et il faut remonter à septembre 2004, en pleine attaque terroriste sur une école maternelle à Moscou, pour trouver un choix similaire. Mais si la situation est confuse, il faut reconnaître que le discours de Poutine ne l'est pas : «rébellion armée», «trahison», «un coup de poignard dans le dos», tous les mots-clés y sont, tels que les aurait choisis tout chef d'Etat légitime face à une rébellion armée fantomatique dont il est sûr que l'écrasement ne saurait tarder.

Certes, on est loin de l'éloquence de Gaulle face au putsch des militaires français à Alger («Ce pouvoir a une apparence : un quarteron de généraux en retraite. Il a une réalité : un groupe d'officiers, partisans, ambitieux et fanatiques. Ce groupe et ce quarteron possèdent un savoir-faire expéditif et limité. Mais ils ne voient et ne comprennent la nation et le monde que déformés à travers leur frénésie. Leur entreprise conduit tout droit à un désastre national»), mais la conviction y est. Aucune main tendue de Poutine à Evgueni Prigojine, le chef de la milice Wagner, dont le nom ne sera même pas prononcé, aucune offre de compromis, aucune possibilité de continuer à vivre avec Wagner comme si rien ne s'était passé. Car si Poutine s'adresse officiellement à la nation, il n'a en tête comme public que les officiers de l'armée russe qui contrôlent les 1 000 kilomètres de route qui mènent à Moscou de Rostov, la ville que semble contrôler Prigojine. A qui vont-ils obéir, à Moscou, qui peut sembler bien loin, ou à Wagner qui va se dresser en force face à eux ?

Comme souvent dans ces cas-là, la situation évolue très rapidement tout en restant extrêmement confuse. La Turquie se souviendra longtemps du matin du 16 juillet 2016, où le pouvoir d'Erdogan avait semblé pendant quelques heures vaciller face à une mutinerie militaire. Quand Prigojine a affirmé, à 2h37 du matin ce samedi, que ses milices avaient traversé la frontière pour marcher vers Moscou, bien peu d'observateurs croyaient à ses chances de remplacer le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, sa cible préférée. Poutine, lui, semble avoir pris cette menace très au sérieux, et avec raison : si dans la nuit, Prigojine a affirmé qu'il irait «jusqu'au bout», promis de «détruire tout ce qui serait mis sur son passage» et menacé de marcher sur Moscou, le chef de la milice Wagner a pu au petit matin s'afficher devant le QG militaire de la ville russe de Rostov, assurant qu'il en avait pris le contrôle.

Et maintenant, moins de six heures plus tard, les services de renseignements britanniques, qui se sont rarement trompés dans leurs prévisions depuis l'invasion de l'Ukraine, l'affirment : certaines unités de Wagner se déplacent déjà vers le nord à travers l'oblast de Vorenej, à mi-chemin entre Moscou et Rostov, et certaines troupes russes «sont probablement restées passives, acquiesçant à Wagner».

Au cours des prochaines heures, la loyauté des forces de sécurité russes, et en particulier de la Garde nationale russe, sera déterminante pour l'issue de la crise, c'est maintenant une évidence. Mais il y en a une autre : pour l'Ukraine, les déchirements internes de la Russie ne pouvaient pas mieux tomber. Alors que la contre-offensive ukrainienne semblait patiner, le défi lancé par Wagner à Moscou pourrait sérieusement saper le moral des troupes russes qui tiennent les lignes de défense fortifiées que l'Ukraine tente de percer. Pour eux comme pour Poutine, le point de non-retour est atteint. Evgueni Prigojine, le chef de la milice qui a permis à la Russie de remporter son seul succès significatif depuis des mois, à Bakhmout, a affirmé cette nuit que le prétexte de l'invasion était un mensonge, que la menace de l'Ukraine avait été inventée. Que penser de cette affirmation quand on est lieutenant dans l'armée russe dont les hommes tombent pour défendre ce mensonge ? Réponse dans les prochaines heures.


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