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Sortir un film, une série ou un jeu vidéo relève de l'exploit. Cela nécessite un alignement des étoiles parfait pour que tout puisse se mettre en ordre facilement. Histoire de mettre le plus de chance de leur côté, les mastodontes comme Disney n'hésitent pas à dépenser des sommes astronomiques qu'ils espèrent rembourser. Ou pas.
La pire année pour Disney.
On ne va pas se le cacher, ce début de décennie est un peu compliqué pour la plupart des gros studios de cinéma. La pandémie de Covid-19, les confinements et désormais les grèves des acteurs, actrices et scénaristes compliquent énormément le développement des différents projets de Disney, Warner, Universal ou encore des plateformes de streaming comme Prime Vidéo ou Netflix. Les échecs sont nombreux, car les spectateurs peinent encore à revenir dans les salles de cinéma. Aussi, l'inflation n'aidant pas, le budget de la plupart des productions a été fortement augmenté. Donc quand un film est un échec, c'est un drame pour le studio. Le meilleur exemple en date est The Flash de Warner et ses 200 millions de dollars de perte sèche estimée. Mais de son côté, Disney n'a pas de quoi se moquer.
En effet, Disney vient de publier ses comptes, et ils ne sont pas fameux. Au total, c'est presque un milliard de dollars qui a été investi dans quatre projets qui ont été des énormes échecs commerciaux. Au total, ~965 millions de dollars ont été dépensées pour Ant-Man & La Guêpe : Quantumania (193,2 millions de budget, en a rapporté 470 millions au box-office), La Petite Sirène (265,2 millions, en a rapporté 503), Indiana Jones et le Cadran de la Destinée ( 294,7 millions, en a rapporté environ 350 millions actuellement, toujours en salle) et la série Disney+ Secret Invasion (211,6 millions, dont la diffusion vient de s'achever avec des critiques majoritairement négatives). Le fait que le box-office soit plus élevé que le coût indiqué par Disney pourrait être un indicateur de la bonne santé de Disney, mais il y a un twist. En réalité, l'entreprise "triche" un peu. Le média Forbes a réalisé récemment une enquête s'intéressant à ces dépenses astronomiques que Bob Iger, PDG de Disney, souhaite à tout prix réduire.
Disney : des chiffres qui ne mentent jamais.
Car voyez-vous, le box-office n'est pas représentatif de ce que gagne réellement le producteur. En général, la moyenne se situe à peu près à 50/50 pour l'entreprise qui propose le film et le cinéma qui le diffuse. Cela réduit donc de moitié ce qu'ont réellement rapporté les films. Aussi, ces 4 productions ont été financées et filmées en partie au Royaume-Uni, afin que Disney profite d'une loi régionale permettant de rembourser à hauteur de 25% les coûts de production d'une œuvre impactée par le Covid. Il faut donc ajouter 25% de plus sur le budget indiqué par Disney. Aussi, ces chiffres ne prennent pas spécialement en compte tous les coûts, comme certains salaires, la pré-production ou la post-production, ni certaines opérations marketing. Au total, c'est entre 50% et 80% qu'il est possible d'ajouter au budget total d'un blockbuster. Pour l'exemple du récent Indiana Jones, c'est un horrible échec pour Disney. Pour que l'entreprise aux grandes oreilles soit "rentable", il aurait fallu que le film réalise plus de 800 millions de dollars au box office. On comprend que Bob Iger souhaite à tout prix réduire le coût des films.
https://www.youtube.com/watch?v=4tvtYAMPsxI
Cette réduction des coûts va être difficile à mettre en place. Disney (et Marvel) sont réputées pour être des "VFX killers", soit des tueurs d'entreprises spécialisées dans les effets spéciaux. Une récente enquête avait révélé les conditions de travail absurdes que les entreprises imposent aux employés et aux prestataires, expliquant la piètre qualité des effets visuels des films de ces dernières années. On peut également parler de l'inflation liée au Covid et à la guerre en Ukraine qui augmente les coûts de manière non-négligeable, ou encore de la très récente grève des deux syndicats de scénaristes et des acteurs, réclamant (avec beaucoup d'autres choses), de meilleures rémunérations et conditions de travail. Actuellement, il y a de fortes chances que Disney annonce un bilan dans le rouge lors du prochain rapport.
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