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L'industrie cinématographique a encore - comme bien d'autres milieux - des progrès à faire sur de nombreux points. En ce sens, on vous propose de découvrir les propos résolument sexistes qui furent tenus à l'actrice américaine Emma Stone, laquelle a récemment confirmé la suite de ce film. La star est revenue sur ce moment lunaire lors d'un discours de remerciement, consécutif à l'obtention d'un prestigieux prix.
Une inégalité assumée.
A Hollywood comme ailleurs, les acteurs et actrices ne sont nullement traités de la même façon. Si des progrès continuent d'être faits quant aux inégalités salariales touchant les comédiennes, ces dernières souffrent également d'être progressivement invisibilisées. En effet, un interprète masculin aura bien moins de difficulté à décrocher des rôles en vieillissant. Un luxe qui n'est tristement pas accordé à d'innombrables actrices, que l'on cesse d'appeler et de caster sitôt leur "prime jeunesse" passée. En ce sens, on se retrouve parfois avec des écarts d'âges absolument aberrants dans des projets.
On pense notamment au biopic centré sur Gustave Eiffel, célèbre créateur de la Tour du même nom, dans lequel on suit l'histoire d'amour de l'ingénieur avec une certaine Adrienne Bourgès. L'intéressée a bel et bien existé : la rencontre entre les deux êtres survient dans leur jeunesse, sous-entendant un faible écart d'âge. Seulement, quand le casting de l'adaptation a été révélé, on a appris que leurs rôles étaient respectivement tenus par Romain Duris (49 ans) et Emma McKeye (28 ans). Pourtant, on ose gager que la France n'est pas dépourvue de comédiennes de cette tranche d'âge... Vous voyez où l'on veut en venir ?
Un commentaire tristement intemporel.
Si l'anecdote narrée par Stone remonte à une vingtaine d'années, l'exemple ci-dessus date de 2021 et montre bien le peu d'évolution des mentalités sur le sujet. Comme le rapporte le magazine People, celle qui a notamment incarné Gwen Stacy est revenue sur ce moment pour le moins gênant lors du fameux festival de Palm Springs. La lauréate du trophée de la meilleure actrice (pour sa partition visiblement de haute volée dans Poor Things, le nouveau film de Yorgos Lanthimos), évoque avec une franchise sans pareille cet échange déplaisant.
L'Américaine, qui a confié au Time Magazine avoir convaincu ses parents de déménager à Los Angeles afin de lui permettre de poursuivre ses rêves de cinéma, et ce, grâce à un Power Point, explique que la douche froide est survenue peu après son arrivée en ville. Elle s'était rendue à une réunion générale, lors de laquelle un directeur de studio lui a confié sa vision des choses :
A ses yeux, pour les femmes, c'était un sprint, pas un marathon.
Si l'image est certes parlante, la réflexion n'en est pas moins purement sexiste et véhicule clairement l'écart que nous évoquions précédemment. Du point de vue de beaucoup, les femmes doivent donc faire leurs preuves le plus vite possible avant de sombrer dans l'oubli, tandis qu'il est question d'un "marathon" pour leurs homologues masculins. Heureusement, Emma Stone est pleine d'espoir sur la question et balaie ce conseil peu avisé, qu'elle qualifie carrément de "pourri". Elle assure en effet que "la majorité des femmes qu'elle admire dans cette industrie" ont justement prouvé que, "le temps passant", leur vie privée comme professionnelle ne devient que plus "intéressante et épanouissante". Reste désormais à espérer que la vision archaïque - mais toujours d'actualité - de nombreux professionnels et décisionnaires ne sera un jour plus qu'un mauvais souvenir...
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