C'est un symbole de l'empire du milieu qui fait les frais du ralentissement de l'économie depuis le Covid : en Chine, les restaurants de nouilles font face à une crise sans précédent. Sur les six premiers mois de 2024, 30 000 établissements ont fermé leurs portes.

C'est l'heure du déjeuner dans le quartier de Soho Sanlitun, à Pékin. Comme chaque midi, des dizaines d'employés descendent des tours d'immeubles pour prendre leur repas. Dans ce restaurant de nouilles plutôt haut de gamme, la gérante essaie d'attirer des clients avec des promotions, mais la salle a beaucoup de mal à se remplir. "Les plats coûtent cher, en moyenne entre 5 et 7€. Moi, je fais attention à mes dépenses car j'ai peur d'être au chômage", dit cette employée de bureau, qui ne viendra pas manger ici.

Confronté à une consommation intérieure en baisse, le secteur des restaurants de nouilles, qui est pourtant un symbole de la Chine, est en crise. Près de 30 000 restaurants à Pékin ont fermé leurs portes au cours des six premiers mois de 2024. Un peu plus loin, autre restaurant, qui vend des nouilles de Lanzhou, un plat halal très apprécié des Chinois. Là, il y a un peu plus de monde, mais la patronne n'a pas le sourire : "Je mets en place des promotions, je fais tout ce que je peux. Mais les affaires ne sont toujours pas bonnes. Je m'inquiète du risque de fermeture du restaurant", dit-elle.

"Avant, les gens commandaient sans réfléchir, ils s'en foutaient du prix de la viande. Maintenant, ils font très attention aux prix. Regardez... c'est midi, il y a beaucoup de places vides", déplore la restauratrice. Et en effet, les clients sont plus que prudents : "J'avais l'habitude de déjeuner et de dîner au restaurant. Le soir, je cuisine désormais à la maison, et pour le déjeuner, je veille à ce que ça ne dépasse jamais 5€. Et je vois que certains restaurants ferment quelques temps à peine après leur ouverture". Entre janvier et juin, dans toute la Chine, plus d'un million de restaurants ont fermé.