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El Roslino
Témoignages de quatre salariés de la société de formation technologique Hack a Boss, basée en Galice. Au bout d'un an, le bilan est largement positif : l'entreprise vient d'enregistrer sa plus forte croissance depuis qu'elle existe, rapporte “El País”.
Horaires flexibles et semaine de quatre jours : c'est la recette mise en œuvre avec conviction chez Hack a Boss, une entreprise spécialisée dans la formation technologique basée à La Corogne, dans le nord-ouest de l'Espagne. Et si l'on en croit les quatre salariés (sur une soixantaine d'employés) dont le quotidien El País a recueilli les témoignages, le bilan au bout d'un an est positif.
Selon Lola Cuquejo, responsable des ressources humaines, l'entreprise a adopté la semaine de quatre jours “parce qu'elle y croit” et les horaires flexibles parce qu'elle fait confiance au “sens des responsabilités des employés”. Le lundi, les équipes se réunissent pour définir les objectifs des quatre jours à venir. “Si tu n'as pas fini ton travail le jeudi, tu dois travailler le vendredi ou même le week-end. Mais ça n'arrive presque jamais. Les objectifs sont pensés pour être atteints en quatre jours et le vendredi, presque tout le monde est en repos.”
Pour Randy Ponte, community manager, un mode de fonctionnement basé sur des objectifs permet le maximum de flexibilité. “Et avoir davantage de liberté, ça crée de la motivation”, explique-t-il. Grâce aux horaires personnalisés, il peut faire face à ses obligations personnelles sans avoir à demander l'autorisation. Le jour où il veut consacrer du temps à une activité personnelle, il arrive au travail plus tôt le matin. Cette solution le satisfait. Il a reçu d'autres offres d'emploi, mais n'a pas du tout envie de postuler car “la plupart des autres entreprises se contentent du modèle traditionnel”.
Doa Rodríguez, de l'équipe marketing, estime que la semaine de quatre jours la rend plus productive. “Je me sens plus reposée et concentrée sur mes tâches. Sur cinq jours, on perd plus de temps. Sur quatre jours, la semaine passe à toute vitesse.”
Elena Hernández a quant à elle été séduite par une entreprise qui lui permet de gérer son temps comme elle veut, sans supervision. “C'est mon travail qui est apprécié, pas le fait de rester assise à mon bureau. Je ne suis pas devenue meilleure travailleuse, je suis juste plus heureuse au travail. J'ai appris à faire les choses d'une autre manière. Je me sens adulte quand je travaille.”
L'Espagne a un problème de satisfaction au travail
Pour Hack a Boss, les résultats sont là, confirme Lola Cuquejo. “Travailler pour une entreprise qui fait confiance à ses employés pour effectuer le même travail en moins de temps crée un sentiment de responsabilité et de gratitude.” Et en un an, l'entreprise a enregistré la plus forte croissance de son histoire. La direction prévoit d'ouvrir prochainement un deuxième bureau à Madrid.
La semaine de quatre jours bénéficie d'un large soutien en Espagne. Selon un sondage réalisé en janvier dernier par l'institut 40dB, deux personnes interrogées sur trois y sont favorables. Pourtant, les entreprises traînent les pieds. En 2023, le gouvernement de Pedro Sánchez a mis en place des subventions pour les petites et moyennes entreprises qui souhaitent réduire le temps de travail sans baisser les salaires, rappelle El País. Seules une quarantaine d'entreprises en ont profité et le budget alloué cette initiative est resté en grande partie inutilisé. C'est d'autant plus dommage que l'Espagne “a un problème de satisfaction au travail” : selon une enquête, 54 % des travailleurs déclarent se sentir démotivés.
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