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El Roslino
RÉTRO - De la fin des années 60 au milieu des années 80, Winnebago a connu un succès planétaire avec ses gammes de camping-cars Brave, Chieftain et autres Indian.
Coup de projecteur sur ces intégraux au look inimitables, qui ont forgé la légende du constructeur américain de véhicules de loisirs.
Comme le nom de la marque, ces gammes tirent leurs appellations de tribus indiennes. Elles ont aussi et surtout en commun une carrosserie qui arbore le fameux « Flying W », ce W au graphisme emprunté à l'univers du western, flottant sur toute la longueur de la carrosserie. A la façon d'un aigle aux ailes déployées.
La face avant est également identifiable au premier coup d'œil avec son « Eyebrow » ou sourcil épais, son pare brise en deux parties et sa calandre avancée, en forme de gueule ouverte. Pour un peu, on penserait presque à un totem indien ! Ou aux locomotives de la SNCF des années 60... Et si le design diffère selon les modèles et années, l'esprit reste bien là : aventurier et conquérant ! Comme un symbole de l'American way of life et de la société de consommation et de loisirs naissante.
El Roslino
PREMIERS CLASS A
historiquement, ce sont les brave qui furent les premiers camping-cars de l'entreprise de forrest city (iowa). Même si, de 1966 à 1971, ils sont sobrement appelés série d (châssis dodge) et f (châssis ford).
Ces intégraux ou class a adoptent les fameux « thermo panel », panneaux sandwichs inventés pour les caravanes de la marque dès 1964.
Selon ce procédé de fabrication, la carrosserie est composée d'aluminium à l'extérieur, de contreplaqué à l'intérieur et d'un produit isolant nouveau enfermé entre les deux : le styrofoam, une mousse de polystyrène extrudée développée par dow chemical company. En somme, le même procédé que la plupart de nos camping-cars contemporains.
L'entreprise en est si fière qu'elle l'assortit au départ d'une garantie à vie. Grâce à leur isolation performante, les « thermo panel » permettent d'envisager une utilisation du camping-car dans les contrées les plus froides.
Un argument bienvenu dans une région comme celle des grands lacs, d'où sortent les camping-cars winnebago. Cette construction s'avère également 30% plus légère que la fabrication alors en vigueur.
El Roslino
MOITIÉ MOINS CHERS
Ces panneaux permettent par ailleurs de rompre avec le design de RV « en cigare » en vigueur à
l'époque, incarné par les modèles Airstream ou Travco.
On y gagne aussi en surface habitable. Et pour couronner le tout, ces intégraux débarquent sur le marché à un tarif inférieur de moitié à leurs concurrents.
modèle de 1963
El Roslino
ASCENSION FULGURANTE
À la fin des années 60, Pour minimiser les coûts, la marque Winnebago est l'une des premières à industrialiser sa production en ayant recours à des lignes d'assemblage. En 1969, la marque s'autoproclame numéro 1 des ventes de camping-car aux Etats-Unis. Avec un slogan : « Pour les gens qui aiment vivre ». Elle commence aussi à truster les unes de magazines spécialisés et développer la publicité. Peu à peu, dans l'inconscient populaire américain, un Winnebago devient synonyme de motorhome.
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Boosté par le succès, la jeune entreprise en profite pour augmenter ses capacités de production et fait son entrée à la bourse de New York. Sa valeur augmente, en un an, plus que toute autre société (+462% !). Des résultats spectaculaires, qui l'incitent à investir et à diversifier son offre de camping-cars.
En 1971, les familles Chieftain, Indian et Renegade voient le jour. Le catalogue compte désormais 10 modèles, de 5,20m à 8,30m. Parmi les modèles iconiques, suivront les intégraux ultra-compacts Minnie-Winnie Brave (1972), la capucine Minnie-Winnie (1973) ou encore les Winnie-Wagon (1974), à la croisée des chemins entre le fourgon et le profilé.
En 1977, deux ans après avoir lancé la ligne d'intégraux Itasca, Winnebago Industries devient le premier fabricant au monde à passer le seuil des 100 000 camping-cars produits. Ce 100 000ème est un un intégral de luxe « Elandan II » de 8,83m.
El Roslino
CHIEFTAIN, SYMBOLES DU LUXE WINNEBAGO
Durant les années 70, Winnebago diversifie sa production. Les Indian incarnent l'offre intermédiaire du constructeur, les Cheftain l'offre haut de gamme. Avec pléthore d'équipements.
A titre d'exemple, en 1971, le D27 Chieftain sur châssis Dodge M375 (8,23m avec moteur V8 de 6,8l.) intègre une centrale électrique de 2500W., l'air conditionné, un poste radio avec 4 haut-parleurs, un réchaud quatre plaques, un évier, une douche et un WC, un aspirateur, des vitres teintées et jusqu'à huit couchages (deux en option).
Pas grand-chose à envier, vous l'aurez noté, à nos camping-cars modernes... Côté déco : on retrouve une moquette omniprésente, du mobilier en bois massif et d'épais tissus à motifs. Le tout est proposé à partir de 7500$ dollars.
El Roslino
LA RENAISSANCE DES BRAVE
Jusqu'au milieu des années 80, les ventes Winnebago continuent d'augmenter, portées par le succès des gammes Phasard et Itasca LeSharo (sur Renault Trafic) et Rialta (sur Volkswagen T4). La firme de Forrest City franchit le cap des 200 000 véhicules produits en 1986, 300 000 en 1998 et 400 000 en 2007.
Peu à peu aussi, l'entreprise internationalise son style. Déjà, dès la fin des années 70, le proéminent sourcil disparait. Dans les années 80, les faces avant deviennent aussi plus aérodynamiques. Le « Flying W » se montre plus discret.
En 2008, l'entreprise célèbre ses 50 ans alors qu'elle est touchée de plein fouet par la crise. Entre 2005 et 2009, sa production est passée de 70 000 véhicules de loisirs par an à seulement 10 000. Un effondrement qui a touché alors l'ensemble de l'industrie américaine, à l'instar des groupes Thor et Rev.
Mais le rebond a finalement lieu au début des années 2010 pour le trio de tête de fabricant.
En 2014, surfant sur la mode du vintage, « Winne » revisite son mythique intégral Brave. Côté design, tout y est : tant le « Flying W », les couleurs vives que la face avant bien sculptée. On retrouve là l'esprit des années 70. Le prix, lui, a suivi l'augmentation des salaires et du niveau de vie pour atteindre la coquette somme de 100 000$ !
El Roslino
WINNEBAGO, DE 1958 À NOS JOURS
1958 : Ouverture à Forrest City (Iowa) d'une usine de caravanes et remorques par Modernist Industries. C'est John K.Hanson, un homme d'affaires local, ne se résignant pas à voir cette zone rurale frappée par le ralentissement économique, qui a convaincu la firme californienne d'investir dans cette région, près des Grands lacs.
1960 : L'entreprise est rebaptisée Winnebago, du nom d'une célèbre tribu amérindienne locale, signifiant « Peuple des eaux dormantes », vivant de la pêche à l'esturgeon, de la chasse et de la culture du mais. Un comté voisin et un lac du Wisconsin portent également ce nom.
1966 : Les premiers intégraux F19 (châssis Ford P-350) puis D22 (Dodge) sortent des chaînes de Forrest City.
1971 : Lancement des gammes Chieftain, Indian, Renegade. Les séries D et F prennent l'appellation Brave.
1972 : Apparition des Minnie-Winnie Brave, intégraux ultra-compacts (5,48m) sur base Dodge, Ford et Chevrolet. Vendu à partir de 6995€.
1973 : Arrivée de la capucine Minnie-Winnie (toujours au catalogue dans un style différent), sur châssis Dodge.
1974 : Présentation des Winnie-Wagon, à la croisée des chemins entre le fourgon et le profilé
1975 : Introduction de la ligne d'intégraux Itasca et des séries Custom.
1976 : Lancement de la gamme d'intégraux de luxe Elandan.
1977 : Winnebago produit son 100 000ème véhicule.
1986 : La société vend son 200 000ème véhicule.
1998 : Cap des 300 000 véhicules produits franchi.
2007 : Le 400 000ème véhicule sort des chaînes, au même moment où - crise oblige - la deuxième usine du groupe (Charles City) ferme ses portes.
2010 : Winnebago rachète l'entreprise de fabrication de caravanes Fifth Wheel SunnyBrook RV et lance une ligne de fourgons sur Mercedes baptisée Era.
2015 : Winnebago ouvre un centre de production à Waverly (Iowa), avec 70 employés, pour décharger un peu l'usine de Forest City. L'entreprise emploie désormais plus de 2400 travailleurs à Forest City, 200 à Charles City et 60 à Lake Mills.
El Roslino
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